lundi 28 février 2011

Pourquoi les femmes au mois de mars?... Pourquoi j'aime pô les filles? par Patricia

Laura et Isabelle, sa maman, photo Samuel Heurteloup
Ah les femmes ! 
Que feriez-vous sans nous, Messieurs ? Eh bien, pas grandes choses... 
LK Magazine a concocté un numéro entièrement dédié à la gent féminine, sans connotation "féministe"... 
Il a été décidé de célébrer la femme une seule journée dans l'année, le 8 mars. La Journée internationale de la femme a été décrétée le 16 décembre 1977, et en France, elle est officielle depuis le 8 mars 1982... Eh bien LK Magazine prend sa revanche ! Il ne s'agit plus de la Journée de la Femme... mais du mois de la femme pendant tout ce mois de mars. 
Karine et sa maman Josette, ¨photo Mickaël Bergeot
Mes chers hommes, lisez bien ce numéro car vous n'êtes pas laissés sur le bord de la route, bien au contraire. N'y-a-t'il pas des hommes qui exercent des métiers de femmes et vice-et-versa ? Et puis sans vous, qui serions-nous ? Que ferions-nous?
Comment ne pas être en admiration devant Olympe de Gouges, qui, en 1791, publiait La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne... Ca lui a valu la guillotine ! Vous pourrez aussi (re)découvrir Flora Tristan, Angélique-Marie Duchemin, Louise Michel, Gabrielle Chanel ou encore Simone de Beauvoir et son Deuxième sexe, Françoise Giroud... Et bien évidemment Simone Veil... LK Magazine dit "Merci" aux deux Simone ! Ah, sans vous, qui serions-nous aujourd'hui ? 
Nous avons mis à l'honneur nos mamans respectives, Isabelle et Josette... Deux femmes exceptionnelles ! 
Mais suivez-nous au fil de ces quelques textes et autres vidéos, vous allez rencontrer des femmes (... et hommes) remarquables qui habitent tout près de chez vous...(dont Florie en Femme allaitante, sous l'objectif de Georges Pacheco).
Bonne lecture et belles rencontres...
Un grand merci pour votre fidélité.
Laura & Karine

LA CHRONIQUE DE PATRICIA...

Femmes des années 80, mais femmes jusqu'au bout des seins nanananannanan. Comme le disait l'auteur (que pour autant je n'apprécie pas des plus, mais ça me rappelle quelques bonnes soirées dans un bar dans la vieille ville certains (aînés) me comprendront...) femme emmerdeuse comme on en fait plus... Tout cela pour introduire, en chanson, ma chronique du mois de Mars sur : ce que j'aime pô chez les femmes....

Et oui purée : un mois que je marine dans mon jus pour cette chronique : oh la la la la comment faire un mot sur "j'aime pas les femmes" en en étant une moi-même. Et comme disait la pub "ce sont les hommes qui en parlent le mieux" (vache mais drôle !). Et oui ça serait comme si les poulets aimaient pas Loué ou comme si les frites aimaient pas la Belgique.... ou les petits sablés n'habitaient pas près de chez le Premier Ministre... Bref un vrai débat kafkaïen... et ce depuis la Saint-Valentin (ne revenons pas sur lui d'ailleurs...).

Après de longues nuits sans sommeil, l'œil hagard ou vitreux à la Fréderic Beigbeder ou à la Houellebecq (à vous de compléter qui va avec qui), je me suis retrouvée face au dilemme de la page blanche. Me suis dit : faut que je fasse non pas "j'aime pô les femmes" mais "ce que j'aime pô chez les femmes..." et la tout de suite, alléluia et bien ça a été mieux. OUF !

Ok ok certes, je fais partie de cette moitié humaine appelée femme mais il est vrai que certains travers m'agacent un peu chez mes congénères... Nulle n'est parfaite... Les travers des femmes voyons voyons... Ah si en premier lieu, ce que je supporte pas c'est d'aller pour un soin esthétique (de différents ordres, pour les cheveux, la peau, les ongles, bref...) et d'être un peu comme chez le psy... mais version non
construite la psychanalyse et t'es même pas allongée (remboursée !). En effet, Cunegonde ma coiffeuse n'est pas psy disons le tout de go. Remettons-nous un instant, en effet, dans le contexte. Après une installation tranquille, s'en suit (rapidement... trop rapidement) un flot de questions de natures diverses et variées (quoique) sur ce qui fait le monde (enfin le monde entendons-nous...) : il fait pas chaud ? ça va vos enfants (lesquels d'enfants...) ? et votre tante Germaine elle a toujours
ses problèmes de varices ? (pourquoi j'ai parlé de cela aussi... L'erreur ne m'est pas permise et je le sais...). Bref, mieux vaut faire un petit carré court qu'une couleur dans ces moments là car parfois ma possibilité de parler de tout et de rien s'arrête assez brusquement... Même Closer me semble parfois un doux refuge face à ce rendez-vous... C'est peu dire... Pourquoi j’aime pô  les femmes dans ce moment là et bien parfois mieux vaut un silence complique qu'une longue
litanie mais bon ... Chacun ses goûts...

Pour continuer sur la parole voyons voyons ce que j'aime pas non plus chez les femmes -surtout quand elles sont ensembles- c'est quand elles passent leur temps à dire du mal : du chien Médor, de la voisine Simone et de ses robes ignobles, de Suzanne, cette immonde bêcheuse qui pue de la bouche en plus (non ça juré c'est vrai, si je te jure attends je le tiens de Véronica qui en a parlé à Paulette si si je te jure...). Allons
avouons-le : nous les filles, on a parfois ce sacré penchant à débiner notre prochain (surtout la prochaine au demeurant) et faut vraiment toute la sagesse de Bouddha et de Confucius pour arriver à chasser ce méchant travers de notre quotidien : en zen attitude tu seras, la coupe de cheveux des enfants de Laure tu ignoreras, la culotte de cheval de Sidonie tu oublieras, la gueule de ta voisine tu mépriseras... Et enfin plus jamais tu ne médiras car c'est dans ton karma. On répète cette
bonne parole allez un deux un deux...

Autre travers insupportable chez les femmes : celles qui crient toujours après leur moitié : François (nom d'emprunt pour la démonstration, peut aisément se décliner au féminin) fais si ! ou fais pas ça ! François va sortir le chien, François le petit meurt de faim, François ne regarde pas les fesses de la voisine (quelles fesses ? quelle voisine ?)... Oh la la le pauvre François : limite j'ai envie d'aller faire la
quête à la sortie de la cathédrale pour constituer un fond pour homme psychologiquement malmené. Oh, je vous entends déjà les filles vous allez me dire : ça existe pas, c'est abusé de  caricaturer ainsi et bien détrompez-vous car vous avez forcement un Victor pas loin de chez vous (ça me fait penser à un film ça d'ailleurs...)

Bon bon allez inutile de dézinguer plus la gent féminine, elle n'en a pas besoin ma foi... il y en a qui s'en occupe bien mieux que moi d'ailleurs et je le regrette bien sincèrement... Bon pour vous récompensez et comme ma chronique a été des plus dures à rédiger et bien une fois
n'est pas coutume, je finirais sur une petite vidéo qui résume bien ce que je voulais vous dire (surtout la fin). Promis en avril, ça sera sur du velours pour moi yesssss, fingers in the noze.

Ces femmes qui ont fait avancer la condition des femmes...

Cette chronologie et la liste des femmes citées ne sont pas exhaustives… C’est simplement le choix de LK Magazine.
N’hésitez pas à nous adresser des commentaires…

« On ne naît pas femme,
on le devient »

Simone de Beauvoir


Exécution d'Olympe de Gouges, lavis, Mettais, 1793, D.R.
Septembre 1791 : Olympe de Gouges publie La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle sera guillotinée en 1793.

1792 : Mary Wollstonecraft publie Vindication of the rights of woman (Défense des droits de la femme).

 30 octobre 1793 : Les femmes n’ayant aucun droit politique, la Convention leur interdit de se réunir en club.

1838 : Flora Tristan reçoit une balle en plein poumon tirée par son époux violent et jaloux, André Chazal.

 15 août 1851 : Angélique-Marie Duchemin, ancien soldat de la République, est la première femme à recevoir la Légion d’honneur.
Pour en savoir plus :

Portrait de Louise Michel, photographie, auteur inconnu, vers 1860-1880, D.R.
Août 1872 : Louise Michel est déportée à Nouméa pour sa participation à la Commune de Paris.

27 juillet 1884 : Supprimé en 1816, le divorce est à nouveau en vigueur grâce à la loi Naquet.

27 novembre 1893 : La Nouvelle-Zélande est le premier pays à attribuer le droit de vote aux femmes.

1899 : Camille Claudel sculpte L’âge mûr, illustrant la dégradation de son amour pour Auguste Rodin.

1er décembre 1900 : Une loi française autorise les femmes à exercer la profession d’avocat.
Pour en savoir plus : CHAUVIN Jeanne, Étude historique sur les professions accessible aux femmes : influence du sémitisme sur l’évolution de la position économique de la femme dans la société, Paris, Giard et Brière, 1892.

21 juin 1908 : 250 000 femmes manifestent à Londres pour demander le droit de vote des femmes. Le mouvement des suffragettes a été fondé en 1903. Le 13 novembre 1909, Winston Churchill est frappé au visage par une suffragette de 25 ans à la gare de Bristol.
Pour en savoir plus :

16 avril 1912 : Harriet Quimby est la première femme pilote à traverser la Manche à bord d’un monoplan Blériot.

31 juillet 1920 : Une loi est votée en France et stipule que l’avortement est interdit. La contraception est également passible d’une amende, voire d’une peine de prison. En 1942, l’avortement est déclaré « Crime contre l’Etat ». Les femmes y ayant recouru ou l’ayant pratiqué sont condamnées à la peine de mort, à l’instar de Marie-Louise Giraud, guillotinée en 1943. C’est en 1975 que l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est autorisée.

5 mai 1921 : la couturière Gabrielle Chanel (alias Coco) lance le parfum Chanel n°5.

Coco Chanel et le Duc de Westminster, vers 1930, D.R.
21 avril 1944 : la France combattante à Alger accorde le droit de vote aux femmes, près d’un siècle après l’adoption du suffrage universel masculin. La France est l’un des derniers pays d’Europe à avoir accordé le droit de vote et d’éligibilité aux femmes. Les femmes ont usé de ce droit pour la première fois aux élections municipales du 29 avril 1945.
Pour en savoir plus :

3 juin 1946 : Louis Réard crée le bikini qui ne s’imposera que dans les années 1970.

1er mai 1949 : Simone de Beauvoir publie un essai retentissant sur la condition féminine. Intitulé Le Deuxième sexe, son ouvrage prône l’émancipation de la femme, possible par l’acquisition de son indépendance. Elle dénonce une société qui aliène le gent féminine et de laquelle il faut se soustraire pour atteindre la liberté. D’après elle, « on ne naît pas femme, on le devient ».

18 mai 1953 : L’aviatrice américaine Jacqueline Cochran est la première femme à franchir le mur du son à bord d’un Canadair F-86 Sabre. Le 15 août suivant, la française Jacqueline Auriole, réalise cet exploit à bord d’un Mystère II.

16 juin 1963 : La soviétique Valentina Terechkova est la première femme à effectuer un vol spatial.

13 juillet 1965 : Une loi est promulguée en France permettant à la femme de travailler sans l’accord de son mari. Elle autorise également les épouses à gérer leurs biens librement.

1966 : Betty Friedan fonde l’Organisation nationale des femmes (« NOW »), afin d’obtenir l’égalité entre les deux sexes.

28 décembre 1967 : Suite à des débats passionnés, l’Assemblée vote le projet de loi dit « Neuwirth », du nom du député Lucien Neuwirth, abrogeant la loi du 31 juillet 1920 qui interdisait toute contraception.

17 mars 1969 : En Israël, à 71 ans, Golda Meir succède à Lévi Eshkol au poste de Premier ministre et démissionnera en 1974 après la guerre du Kippour.

26 août 1970 : naissance du Mouvement de libération des femmes (MLF).

5 avril 1971 : Sous l’impulsion du MLF, le journal du Nouvel Observateur publie une pétition portant 343 signatures de femmes, le « Manifeste des 343 ». Toutes déclarent avoir recouru à l’avortement.
Pour en savoir plus :

11 octobre 1972 : Jugée pour avortement, Marie-Claire Chevalier est relaxée, au terme de plusieurs semaines de procès (Procès Bobigny).
Pour en savoir plus :

16 juillet 1974 : Le Président Valéry Giscard d’Estaing choisit la journaliste Françoise Giroud pour devenir la première secrétaire d’Etat à la Condition Féminine.

4 décembre 1974 : Une nouvelle loi autorise la délivrance de la pilule contraceptive aux mineures sans l’autorisation de leurs parents. Elle garantit anonymat et gratuité dans les centres de planification familiaux.

17 janvier 1975 : Simone Veil, la ministre de la santé de Valéry Giscard d’Estaing fait voter son texte autorisant l’avortement en France.
Pour en savoir plus :

16 mai 1975 : La japonaise Junko Tabei, à 36 ans, est la première femme à vaincre l’Everest.

16 décembre 1977 : La Journée internationale de la femme est officielle, à la date du 8 mars. En France, la journée sera officialisée en 1982.
Pour en savoir plus : http://www.journeedelafemme.com/

6 mars 1980 : Marguerite Yourcenar est la première femme élue à l’Académie française, à 76 ans.
Pour en savoir plus :
7 novembre 1990 : Mary Robinson est élue Présidente de la République de l’Irlande. Une autre femme lui succède en 1997, Mary Patricia Mc Aleese.

15 septembre 1995 : La déclaration finale de la conférence de l’ONU consacrée aux femmes réaffirme que « les droits des femmes sont partie intégrante et indivisible des droits humains ». Elle a été adoptée par les 181 délégations participant aux débats. Les Etats catholiques et musulmans ont essayé, en vain, d’exclure la notion de « sexualité » des textes.

6 juin 2000 : Une loi est votée pour assurer la parité au sein des milieux politiques.

1er février 2003 : Création de « Ni putes ni soumises »
Pour en savoir plus : http://www.npns.fr/

Portraits de femmes qui nous inspirent...

Marie-Antoinette

Portrait d'Antonia à l'âge de 12-13 ans peint par Meytens (1767-1768)
Petite devinette ! Quel est le point commun entre la guillotine et Sofia Coppola ? Vous donnez votre langue au chat. Allez, on vous aide un peu ! Elle préférait son domaine à Versailles. Vous ne voyez toujours pas ?... Il s'agit de Maria Antonia Josepha Johanna de Habsbourg-Lorraine plus connue sous le nom de Marie-Antoinette de France.
Née à Vienne, elle franchit les frontières de France à l'âge de 15 ans pour épouser Louis le Dauphin, le futur Louis XVI. Ce mariage orchestré par Choiseul devait réconcilier la monarchie française avec celle des Habsbourg. A son arrivée, elle doit se défaire de tout ce qu'elle possède d'autrichien dont ses animaux de  compagnie qu'elle aimait plus que tout. Le peuple et la cour très curieux de cette nouvelle venue, vont accueillir "la petite autrichienne" comme une "bête de foire".


Mais son naturel, sa grâce et son port de tête les ont conquis en peu de temps. Marie-Antoinette découvre alors à Versailles l'étiquette et doit s'y plier en tant que future reine de France. Lasse de toute cette rigueur, elle préfère les intrigues et la coquetterie. Mais une lourde tâche repose sur ses épaules, celle de donner un héritier au trône dans les plus brefs délais. Il lui faudra attendre huit ans avant de donner naissance à une fille, Madame Royale. La dauphine tombe peu à peu dans l'ennui et le désespoir. Les moqueries fusent à la cour et on la presse de donner un fil au futur Louis XVI. Pour noyer sa tristesse et son mal être, elle s'adonne aux jeux, aux bals sans compter et aux aventures avec un Suédois, un certain Axel de Fersen. En 1774, à la mort de Louis XV, elle devient reine. Aux côtés de son époux, elle semble prendre les décisions et mener les débats de main de maître mais elle va cumuler les erreurs en renvoyant ceux qui lui ont déplu et en dépensant plus que ne peut se permettre la cour. Celle que tout Paris admirait et imitait dans ses extravagances va s'attirer la colère du peuple en proie à la misère par sa faute. Dès le début de la Révolution, elle refuse tout compromis et devient ainsi la captive de la nation avec sa famille. Murée à Versailles, elle joue enfin son rôle de mère de famille et d'épouse exemplaire qui a de l'affection pour son mari. Elle fait face avec courage à la rage du peuple qui veut la voir morte. Arrêtée à Varennes puis enfermée avec les siens dans le donjon du Temple, elle verra les membres de son entourage exécutés les uns après les autres. Le 16 octobre 1793, Marie-Antoinette est guillotinée. Elle n'avait que 38 ans.

Marie-Antoinette s'ennuie à la cour, extrait du film Marie-Antoinette de Sofia
Coppola.
Une femme indépendante et une icône de la mode

Marie-Antoinette était une femme libérée qui a vécu à une époque qui n'était peut-être pas la sienne. Mal comprise, c'était une femme sensible, dotée d'une forte personnalité. Excessive par moment, elle avait besoin d'exister et de vivre sa vie. Défiant les codes de la mode de son époque, elle a créé la femme moderne qui se réinvente, qui influe sur le cours des choses. Elle préférait vivre au Petit Trianon entourée d'animaux de la ferme, gambadant dans les champs dans sa belle robe vaporeuse et boire du lait. Etouffée par la Cour et ses contraintes, elle se réfugie dans la littérature de l'époque. « En cela, explique Sofia Coppola, elle [Marie-Antoinette] peut faire penser à une femme de Beverly Hills délaissée par son époux. Il existe des facteurs bien précis qui expliquent son attitude distante et frivole. Elle n’avait tout simplement aucune envie de passer son temps avec un mari qui la rejetait ou l’ignorait."

D.R

Cette haute figure de l'Histoire de France vit un nouveau règne depuis la sortie du film de Sofia Coppola qui "était plus intéressée par la recherche du propre point de vue de la jeune fille. La majorité des versions de sa vie ne sont que celles de personnes extérieures, je me suis dit que plus j’en apprenais, plus je tenterais une approche d’un point de vue personnel. ». Son style est imité et les femmes optent pour son côté baroque, léger et glamour. Son image est utilisée par de grandes marques dans un but purement marketing, et cela fonctionne. Les produits dérivés affluent et on ne compte plus les hôtels qui possèdent une chambre "Marie-Antoinette".


Pour en savoir plus :
Livres :
- FRASER (A), Marie-Antoinette, 2006.
- AUTIE (L), Journal de Léonard, coiffeur de Marie-Antoinette, Les éditeurs libres, 2007.
- Les atours de Marie-Antoinette, Collectif, Réunion des musées nationaux, 2006.
Film :
- Marie-Antoinette, Sofia Coppola, 2005

Jane Austen
Portrait de Jane Austen publié en 1870 dans A Memoir of Jane Austen, et gravé
d'après une aquarelle de James Andrews de Maidenhead, elle-même tirée du
portrait fait par Cassandra Austen.

Orgueil et Préjugés, Emma, Northanger Abbey... Une seule main anglaise pouvait avoir assez de féminisme en elle pour écrire ces perles de la littérature du XVIIIe... Jane Austen. Ses romans, nourris par l'observation presque sociologique des mœurs de son époque, font de l'écrivain une référence en la matière. Née en Angleterre, dans le Hampshire, elle se plaît à passer ses journées dans le doux coton familial. Appartenant à la gentry anglaise, elle doit la grande partie de son éducation aux hommes de sa famille, son père et ses frères aînés qui la laissent libre de lire n'importe quels ouvrages, même les plus osés parmi les 500 présents dans leur bibliothèque. Très jeune, elle écrivait déjà quotidiennement, s'entraînant au fil de ses nombreuses lectures. 

Elle a 36 ans lorsqu'elle publie son premier roman anonymement, Sense and sensibility. Suivra Pride and prejudice, Mansfield Park et Emma. Quant à Northanger Abbey, il sera publié peu de temps après son décès. La plupart de ses romans sont inspirés de sa vie de femme en proie au doute, à l'amour partagé, à son entrée dans le monde, au désir de ses parents de la voir mariée à un « bon parti »... Mais Jane est un tantinet garçon manqué et ne veut rien faire comme tout le monde. En lisant ses textes, il est aisé de comprendre sa position. Indépendante, elle n'a pas besoin d'un époux pour l'entretenir et refuse de se soumettre aux lois du mariage qui la mettrait dans une position de "soumission". Elle veut se construire seule et se créer un statut social et une situation économique par ses propres moyens. Comme son unique sœur Cassandra, elle mourra sans avoir jamais été mariée.
Malgré tout, elle aura connu quelques hommes dans sa vie. Les biographes les comptent sur les doigts d'une main, mais Jane ne pouvait fréquenter sans aimer. 

Extrait de Becoming Jane, D.R
Agée de 20 ans, elle rencontre Thomas Langlois Leffroy, le neveu d'une famille voisine. Futur avocat à Londres, il fréquente Jane Austen de façon assidue, le prouvent des extraits de lettres de l'écrivain. "J'ai presque peur de te raconter comment mon ami irlandais et moi nous sommes comportés. Imagine-toi tout ce qu'il y a de plus dissolu et de plus choquant dans notre façon de danser et de nous asseoir ensemble". Il est sûrement le seul homme qu'elle ait eu envie d'épouser, mais sans fortune, ils savent bien que le mariage n'est pas envisageable. En 1802, elle reçoit une proposition de mariage d'un certain Harris Bigg-Wither qu'elle accepte. Ne vous détrompez pas, il s'agissait pour elle d'obtenir une situation confortable non pour elle mais pour sa famille. Grâce à son nouveau statut d'épouse dotée d'une petite fortune, elle pensait pouvoir aider ses frères à faire carrière, sa sœur à trouver une maison et ses parents à vivre une vieillesse à l'abri du besoin. Mais dès le lendemain, elle change d'avis. Cette décision était trop lourde à porter et trop loin de ses valeurs. En 1814, elle écrira à sa nièce Fanny qui vient de recevoir une demande en mariage: « Et à présent, ma chère Fanny, après avoir écrit en faveur de ce jeune homme, je vais maintenant te conjurer de ne pas t'engager plus avant, et de ne pas songer à l'accepter à moins qu'il ne te plaise réellement. Tout doit être préféré ou supporté plutôt que de se marier sans affection". Elle meurt deux ans plus tard  sans jamais avoir cesser d'écrire.

Un succès posthume...

Affiche, DR
De son temps, Jane Austen n'a obtenu que de quelques critiques favorables. Anonyme, elle souhaitait conserver sa réputation et ne pas ternir l'image de sa famille. La publication de ses mémoires, A memoir of Jane Austen par son neveu, James Edward Austen-Leigh va tout changer. On découvre alors une personnalité attirante, et, l'intérêt populaire pour ses œuvres prend son essor. A partir des années 1940, les adaptations au cinéma et à la télévision vont se multiplier. Les réalisateurs s'emparent de sa vie et de ses romans pour mettre en image son époque, ses mœurs et ses inspirations. Le public tombe sous le charme de cet univers et de nombreuses femmes se reconnaissent dans les personnages issus de son imagination mais inspirés des gens de son entourage. Gwyneth Palthrow, Keira Knightley, Anne Hathaway... Toutes ses actrices ont eu la chance d'interpréter les rôles d'Emma, d'Elisabeth Bennet. "C'est un livre qui m'obsède depuis que j'ai sept ans. Alors, jouer le rôle d' Elizabeth Bennet était une opportunité que je ne pouvais pas rater." et de Jane Austen elle-même pour la dernière.

Pour en savoir plus :
Livres :
- GOUBERT (P.), Jane Austen, étude psychologique de la romancière, PUF, 1975.
- BALLESTER (I.), Les nombreux mondes de Jane Austen, Moutons Electriques, 2009
Les films :
-Raisons et sentiments, Lee Ang, Columbia, 1995.
 

http://www.dailymotion.com/video/xaw3hg_raison-et-sentiments-bande- annonce_shortfilms 

- Orgueil et préjugés, Joe Wright, Mars Distribution, 2006  

 http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18402741&cfilm=59068.html 

- Becoming Jane, Julian Jarrold, La fabrique de films, 2007   

http://www.dailymotion.com/video/x4ay84_becoming-jane-bande- annonce_shortfilms

 

Rosa Parks

 

Rosa Parks, la femme qui a osé dire "NON". D.R

Martin Luther King, Angela, Malcolm X...et Rosa Parks. Une cause unit toutes ces figures emblématiques de l'Histoire américaine des années 1950 : leur combat contre la ségrégation raciale. Rosa était une couturière noire sans histoire jusqu'au 1er décembre 1955 où elle refuse de céder sa place à un passager blanc. Nous sommes à Montgomery, en Alabama en pleine ségrégation raciale, Martin Luther King ne prononcera "I have a dream" que 9 ans plus tard. A cette époque, les blancs et les noirs ne vivaient pas en communauté. Les lois raciales étaient respectées à la lettre sous peine de lourdes sanctions ou de violentes représailles de la part de milices tels que le KKK (Ku Klux Klan). Le grand-père de Rosa Parks restait toutes les nuits éveillées pour protéger la ferme familiale de leurs attaques. Les noirs avaient leurs propres magasins, leurs quartiers, leurs places au cinéma et dans les bus où les quatre premiers rangs étaient réservés aux blancs et les quelques places du fond aux noirs qui représentaient 75% des utilisateurs. Ils pouvaient néanmoins s'asseoir dans la zone centrale, jusqu'à ce que des Blancs en aient besoin ; ils devaient alors soit céder leur place et aller vers le fond, soit quitter le bus. Comble de l'humiliation : si ces places étaient occupées, les Noirs devaient bien acheter leur billet à l'avant, mais devaient ressortir avant de rentrer de nouveau par la porte arrière du bus pour rejoindre les emplacements qui leur étaient destinés.... La séparation physique des deux "races" était pesante mais personne n'osait rien dire. Les femmes blanches maltraitaient les noires qui étaient à leur service et qui, par besoin d'argent, acceptaient tout. Les noirs n'avaient pas le droit d'utiliser les toilettes de blancs car ils transmettaient, soi disant, des maladies mortelles. Dans son autobiographie, Rosa Parks raconte qu' "Enfant, je pensais que l'eau des fontaines pour les Blancs avait meilleur goût que celle des Noirs".  

 

Un exemple de ségrégation raciale dans les années 50, D.R

Et nous pourrions citer des pages et des pages d'exemples révoltants dans une société où l'égalité est un mot que personne n'utilise, jusqu'à ce que certaines personnalités se rebellent et disent "Non". Rosa Parks l’a fait. Enfant, elle avait déjà subi la ségrégation, à l'époque, les bus scolaires étaient interdits aux "jaunes et aux blancs". “Je voyais passer le bus chaque jour. Mais pour moi, c'était comme ça. Nous n'avions d'autre choix que d'accepter ce qui était notre quotidien, un très cruel quotidien. Le bus fut un des premiers éléments par lesquels je réalisais qu'il y avait un monde pour les Noirs et un monde pour les Blancs.”. Surnommée "la mère des mouvement des droits civiques", elle est arrêtée par la police et se voit infliger une amende de 10 dollars et 4 dollars de frais de justice pour avoir désobéi au conducteur de bus, James Blake, qui lui demandait de laisser sa place à un Blanc et d'aller s'asseoir au fond du bus ! Décidée à ne pas en rester là, elle fait appel de ce jugement et reçoit le soutien d'un jeune pasteur noir de 26 ans encore inconnu, Martin Luther King qui lance une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui dura 381 jours. Un an plus tard, le 13 novembre 1956, la Cour suprême supprime les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles.  

 

Rosa Parks décède à l'âge de 92 ans...  

 

Grande figure de la lutte contre la ségrégation raciale, son décès a touché les américains qui lui rendirent hommage. Le président George W. Bush a honoré sa mémoire dans une allocution télévisée et sa dépouille est restée exposée deux jours dans la rotonde du Capitole. Rosa Parks est la 31e personne après l'ancien président Ronald Reagan en juin 2004 et la première femme à recevoir cet honneur. Des milliers de personnes étaient présentes à ses funérailles accompagnées de la voix de la chanteuse Aretha Franklin. Suite à son décès, le bus dans lequel s'est déroulée l'arrestation de Rosa Parks a été drapé d'un linceul rouge et noir jusqu'aux obsèques officielles. Enfin, les premières places des bus de Montgomery sont restées vacantes jusqu'au jour de son enterrement. Elles furent recouvertes d'une photo de Rosa Parks entourée d’un ruban noir portant l'inscription suivante : « La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s'est tenue debout en restant assise. »

 

Affiche officielle du film Malcolm X réalisé par Spike Lee, DR

Pour en savoir plus: 

- "I have a dream", Martin Luther King

 http://www.dailymotion.com/video/x2vlq1_martin-luther-king-i-have-a-dream-s_news Livre: 

- La couleur des sentiments, Kathryn Stockett, Jacqueline Chambon Edition, 2010. 

- Rosa Parks, la femme qui a changé l'Amérique, Eric Simard, Villegly. 

Films: 

- Malcom X, Spike Lee, 1993 

http://www.cinemovies.fr/bande-annonce-3464-26177.html  

- Le plus beau des combats, Boaz Yakin, 2000 

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18653354&cfilm=27445.html  

- Les chemins de la dignité, George Tillman Jr, 2000 

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18653465&cfilm=27434.html  

 


Frida Kahlo  

 

Frida Kahlo, D.R

Vous vous êtes sûrement déjà retrouvés face à un tableau de Frida Kahlo, se représentant allongée dévoilant certains détails de son anatomie... Une femme peintre qui a joué un rôle important dans le mouvement artistique mexicain du XXe siècle. Frida n’a eu pas une enfance ordinaire. Ses parents s’installent tous deux dans un quartier populaire de Mexico et poussent leur fille à étudier comme ils ont eu la chance de le faire. Dans la cour de l'école, Frida est le sujet de moqueries de la part de ses petits camarades qui l'appellent "Frida l'estropiée". A l'âge de 8 ans, elle développe une maladie, la poliomyélite qui empêche sa jambe de croître correctement et l'oblige à boiter. 

 

Frida, la colonne brisée, 1944 Frida a peint cet autoportrait alors que sa santé empirait et qu'il lui fallait porter un corset de métal. La colonne ironique brisée en plusieurs endroits symbolise sa colonne vertébrale blessée. La fente de son corps et les sillons du paysage déchiré et monotone sont le symbole de la solitude et de la souffrance de Frida.

 

Nous ignorons si la famille de Frida était superstitieuse mais le sort continua de s’acharner sur la pauvre Frida. A 18 ans, le bus qui la ramène de l'école est percuté par un tram, bon nombre de ses camarades meurent sur le coup. Une barre de fer la transperce de l'abdomen au vagin. Elle en réchappe de justesse avec de nombreux os brisés et une blessure très grave à l’abdomen. Mais nous n'aurions jamais connu ses tableaux sans cet accident. Pendant cette période difficile, Frida commence à peindre. Clouée au lit pendant de nombreux mois, elle demande alors à avoir un miroir au dessus d’elle, dans sa chambre d’hôpital et commence sa longue série d’autoportraits. Une fois remise sur pied, elle se met à s'intéresser aux partis politiques de son pays et en particulier à la place de la femme au Mexique, un pays encore très conservateur dans les années 30. Frida se refuse à occuper le rôle de la femme mariée et rangée, elle veut s'instruire, voyager, lire. Elle veut la liberté et le plaisir... s'émanciper par la connaissance. Intéressée par la médecine, elle finira par entendre l'appel de l'art et suivra des cours avec Diego Rivera, de 21 ans son aîné, qui deviendra son époux en 1929. Mais elle continue de porter au quotidien les lourdes conséquences de son accident. Elle doit renoncer à son vœu le plus cher, celui d'enfanter après deux fausses couches. 

 

Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, 1932 Cette oeuvre est une représentation de la vision qu'avait Frida des Etats-Unis, "pays des gringos". Elle s'y représente le drapeau mexicain à la main et vêtue d'une élégante robe rose, se tenant comme une statue sur un socle, devant un monde divisé en deux. On peut voir le monde mexicain à gauche, plein d'histoire mais surtout déterminé par les forces de la nature et le cycle naturel de la vie, face au monde nord-américain mort, dominé par la technique.

 

Après quelques années passées à San Francisco pour développer son art, elle rentre au Mexique avec son mari, qui, dès leur retour, la trompera avec sa propre sœur. Au fur et à mesure du temps, sa santé se dégrade, et ses douleurs au dos deviennent de plus en plus intolérables. Elle subit sept opérations successives de la colonne vertébrale. Sa convalescence durera 9 mois. 

 

Frida et Diego, D.R

 

Malgré son handicap, et son nouveau fauteuil roulant, elle continue de peindre et de militer, jusqu'à assister à sa tant désirée exposition individuelle dans son propre pays, malgré les conseils de son médecin. Elle déclare des douleurs à la jambe qui la conduiront à l'amputation... et une pneumonie aura raison d'elle en 1954. Elle sera incinérée, suite à sa volonté : " Même dans un cercueil, je ne veux plus jamais rester couchée ! ". 

 

Sa vie adaptée au cinéma dans Frida réalisé par Julie Taymor avec la talentueuse Salma Hayek.  

 

D.R

Dès la publication du roman Frida en 1983, la productrice Nancy Harden s'empare immédiatement des droits. Mais elle se rend vite compte que personne ne souhaite la suivre dans ce projet à l'exception de Salma Hayek qui souhaitait depuis sa plus tendre enfance se plonger dans ce rôle qui selon elle, "fait partie de sa vie".Mais à l'époque, elle est trop jeune et doit patienter. Elle va alors convaincre différentes associations de les aider dans leur projet et Miramax de le produire. Quand Salma devient Frida... De nombreux artifices furent nécessaires à sa transformation. A commencer par les cheveux qui furent tressés avec des nattes artificielles et les célèbres sourcils confectionnés à partir de ceux de Salma. Dans ce film tourné en grande partie au Mexique, Salma Hayek s'est efforcée de respecter scrupuleusement la vie de Frida, prenant à coeur son projet (elle y travaillait depuis 7 ans), et en s'efforçant de lui ressembler le plus possible grâce à des petits détails. Julie Taymor n'a sélectionné qu'une partie de la biographie de Frida Kahlo, l'histoire commence quelques semaines avant son accident en autobus. Grâce aux décors authentiques (la maison bleue...) et aux lieux de tournage tels que Puebla (plus représentatif du Coyoacan des années 30), le film garde un très bel aspect d'époque, et sait montrer les belles couleurs et musiques du Mexique traditionnel.  

 

Pour en savoir plus : 

Les livres : 

- Frida Kahlo, biographie, Christina Burrus, Gallimard, 2007 

Film : 

- Frida, Julie Taymor, 2002

  http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18351408&cfilm=29082.html 

La complicité Mère-Fille... et le casting spécial LK Magazine

Casting Mère-Fille, Comptoir des Cotonniers

C’est en 1997 que la boutique toulousaine Comptoir des Cotonniers a lancé son célébrissime « Casting Mère-Fille »… qui n’a pas pris une ride ! 

Castings 2007, D.R.
«Lorsque la directrice de création s'est rendue compte que mères et filles faisaient leur shopping ensemble dans notre boutique, elle a compris qu'on pouvait les rendre encore plus proches » explique Bénédicte Jean, responsable de la communication au Comptoir des Cotonniers. « Elle a alors demandé à ces clientes mères / filles de poser pour l'objectif au lieu de faire appel à des mannequins anonymes pour présenter nos modèles ». Moins d'anonymat et la certitude que chacune se reconnaisse dans ce concept.
 
Le casting 

Haineault Doris-Louise, Fusion mère-fille, s'en sortir ou y laisser sa peau, Éditions PUF, 110 pages

Retrouver l’article « Dans une relation mère-fille fusionnelle, on est un double ou rien » de Doris-Louise Haineault, psychanalyste, en cliquant sur ce lien : 


Le casting spécial LK Magazine

Nous aimons plus que tout nos mamans, Josette & Isabelle… Quoi de plus naturel que de les mettre en lumière en ce mois de la femme !
Et nous aussi, nous poussons la porte des boutiques de fringues avec elles… Et nous nous conseillons mutuellement… Du pur bonheur !
Nous vous les présentons à travers un « Regards croisés »

Isabelle & Laura

Une chose est certaine… Isabelle ne peut renier sa fille Laura. Elles sont toutes les deux blondes, souriantes, très « en vogue » et débordantes d’énergie. Leur complicité Mère-Fille se décrypte dès la première rencontre… à la première seconde !
Pour ce « Regards croisés », Isabelle s’est dévoilée à Karine, et Laura, à Josette.

Isabelle est la maman de Laura (23 ans) et de Samuel (19 ans). Âgée de 49 ans, elle s’épanouit dans sa vie de femme, de maman et dans son métier touchant à divers domaines de l’esthétique.

Cette responsable régionale pour la société Auriège, également responsable d’une équipe d’esthéticiennes à domicile, travaille d’arrache-pied depuis 1987, encouragée par Gilles, son mari, et ses deux enfants qui comptent plus que tout pour elle.
Laura (24 ans) et Isabelle sa maman (49 ans), photo Samuel Heurteloup

Isabelle à Karine 

Karine : Etes-vous une femme engagée ? Pourquoi ?
Isabelle : Oui bien sûr ! Et dans tous les domaines. L’engagement est souvent associé aux milieux professionnels, associatifs et politiques mais je pense qu’il est aussi important de l’être personnellement à tous les moments de sa vie familiale. J’essaie d’aller jusqu’au bout des choses tout simplement !

Karine : Laura est votre premier enfant.
Comment avez-vous vécu cette naissance ? Souhaitiez-vous un garçon ou une fille ?
Qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
Isabelle : Merveilleusement bien ! Et pourtant, de part ma profession je n’ai pu m’arrêter que quelques jours avant l’accouchement. Une naissance qui d’ailleurs ne s'est faite naturellement. Laura se présentait en siège, il a donc fallu me faire une césarienne. J’ai vécu mon accouchement via un petit écran de télévision qui me transmettait ce qui se passait. Pour Laura, je ne voulais pas savoir s’il s’agissait d’un garçon ou d’une fille, pour Samuel également mais le médecin a laissé échapper le résultat par erreur. Je ne souhaitais qu’une chose, que mes enfants soient en bonne santé à la naissance.

Karine : Une de nos rubriques évoque « Les femmes allaitantes ». Avez-vous choisi ce mode pour nourrir vos enfants. Pourquoi ?
Isabelle : Oui pour les deux. Je voulais privilégier l’allaitement pour leur santé et pour favoriser la complicité. Mais je ne l’ai fait que peu de temps, un mois environ puis j’ai commencé à alterner avec le biberon au moment de la reprise du travail.

Karine : Quelle petite fille était Laura ? Quelles étaient vos relations avant « son » adolescence ?
Isabelle : Très simple. Petite, Laura était très calme, très facile, un peu secrète mais surtout très timide. Elle n’osait pas rentrer dans une boulangerie pour acheter une baguette de pain alors que je l’attendais dans la voiture à deux pas. C’était un vrai petit soleil, toujours très gaie, joueuse et souriante, encore aujourd’hui, il est rare qu’elle soit de mauvais humeur. Elle adorait aller à l’école et n’avait aucune difficulté, mais le collège fut une toute autre histoire. Enfant, nous avons toujours essayé de les intéresser au maximum à des choses différentes. Même si nous n’avions pas beaucoup de temps, nous arrivions à trouver des moments pour leur faire partager nos goûts musicaux, notre passion, la danse… Par exemple, je ne voulais pas qu’ils mangent à la cantine les midis. Je les attendais à la sortie de l’école pour passer un déjeuner à discuter et à échanger. Nous  sommes toujours beaucoup sortis en famille. Tous les mercredis, je les emmenais à la Médiathèque Louis Aragon, plusieurs soirs par mois nous fréquentions les salles de spectacle… Nous avons aussi beaucoup voyagé surtout en Europe … Nous avons passé des moments extraordinaires en famille. 

Laura en décembre 1988
Karine : Et l’adolescence ?
Isabelle : Laura a toujours eu un caractère fort et comme beaucoup d’adolescents elle a eu besoin à un moment de se réaliser, de rejeter notre éducation et les règles établies. Nos métiers à mon mari et moi ont toujours été très prenants, elle a donc eu quelques soucis pour trouver sa place. Je me suis retrouvée confronter à une adolescente qui gardait les choses pour elle.

Karine : Êtes vous fière de Laura, de ce qu’elle est devenue, de ses choix professionnels et amoureux, de la femme qu’elle est aujourd’hui ?
Isabelle : C’est une belle question ! Oui vraiment très fière. Comme je le disais, enfant elle était très timide, elle a passé son BAFA, s’est confrontée au milieu de l’animation et a énormément changé. Il y a 10 ans elle envoyait son frère chercher le pain à sa place par timidité, … maintenant elle intervient en direct à la radio, que de changements pour notre plus grand plaisir. Mais je pense que ce caractère, qui nous a posé problème à l’adolescence et cette indépendance lui servent aujourd’hui, lui permettent d’évoluer et de s’engager. Quant à ses choix professionnels, je me plais à penser qu’ils ont un lien étroit avec ce que nous lui avons transmis. Nous n’avons jamais eu de grosses surprises avec ses relations amoureuses, nous avons respecté ses choix mais nous ne nous sommes jamais privés de lui faire partager notre avis sur la question.

Laura en 1992
Karine : A quelle fréquence vous voyez-vous ?
Isabelle : Laura a validé son Master en septembre dernier. Elle vient tout juste de trouver un emploi en Sarthe, au Mans. En attendant qu’elle puisse avec son ami, Grégory ,assumé un appartement et toutes les charges qui incombent, nous cohabitons. Nous nous voyons donc tous les jours, mais elle comme moi, nous avons hâte de retrouver notre intimité afin de vivre des moments ensembles qui ne soient pas liés à la vie quotidienne.

Karine : Avez-vous « vos » moments privilégiés « entre filles » ? Quels sont-ils ?
Isabelle : Nous avons toutes les deux envie d’en avoir plus, mais nous manquons de temps, nos emplois du temps sont assez chargés. Mais nous arrivons tout de même à partager un film, un roman, une pièce de théâtre ou une exposition de temps en temps. Nous avons les mêmes goûts ce qui facilitent les échanges et les rend très intéressants. Laura n’hésite pas à me tenir au courant de l’actualité culturelle et à me conseiller des sorties !

Karine : Que pensez-vous de ces campagnes publicitaires vantant la complicité Mère-Fille ? Faites-vous votre shopping mode ensemble ? Allez-vous dans les mêmes boutiques ? Sollicitez-vous l’avis l’une-l’autre lors d’un essayage ?
Isabelle : Je pense qu’il est bien pour une mère de conserver une ouverture d’esprit sur la mode d’une génération qui avance vite et réciproquement… Nous le voyons avec l’essor du vintage, je suis même sûr que certaines de mes anciennes tenues, conservées dans le grenier de mes parents plairaient à Laura. Il nous arrive parfois de piquer dans l’armoire de l’autre quelques accessoires, une veste, un foulard… Mais j’ai toujours veillé à conserver ma place de mère, à ne pas m’habiller comme ma fille, ce qui ne l’empêche pas de me conseiller des pièces sympas que je n’oserais pas porter en temps normal. Comptoir des cotonniers à travers sa campagne montre, à mon sens, que leurs collections peuvent  plaire à plusieurs générations sans pour autant noyer leur personnalité.

Karine : Quelle relation avez-vous avec Samuel ?
Isabelle : Ma relation avec Samuel est différente car il n’a pas le même caractère que sa sœur. Je ne le mets pas en garde sur les mêmes choses et nous n’avons pas les mêmes sujets de discussion.

Karine : Comment envisagez-vous l’avenir ? Et l’évolution de cette complicité avec Laura ?
Isabelle : J’espère que nous allons conserver la relation que nous avons aujourd’hui. La famille est une valeur que nous tâchons de faire perdurer et de transmettre à Laura et Samuel. Nous aimons passer de bons moments ensembles et quand ils arrivent, les fous rires vont bon train. Nous souhaitons tout simplement conserver et solidifier ce que nous avons construit.

Laura à Josette 

Josette: Avez-vous des traits de caractères, des goûts communs ?
Laura: Malgré ce que nous pouvons dire parfois, nous avons plus de goûts et de traits de caractère en commun que nous voulons bien l'avouer. Maman a toujours été beaucoup investie dans sa vie professionnelle et je le suis également même parfois trop. Dans ce domaine, nous aimons que les choses soient bien faites. J'ai hérité de son fort caractère et de son envie de mener tout de front.

Josette: Pratiquez-vous des activités communes ?
Laura: Nous allons beaucoup aux musées, voir des spectacles de théâtre ou des concerts de musiques classiques. La littérature nous rapproche aussi. Nous adorons lire. Il nous arrive très souvent de nous conseiller des ouvrages qui nous ont touché. Je viens de terminer La couleur des sentiments de Kathryn Stockett, qui je suis sûre va beaucoup lui plaire. Je n'ai pas hésité à le lui glisser dans sa table de nuit. Et comme nous connaissons nos goûts, nous savons que l'une ou l'autre ne sera jamais déçue d'un conseil. Dernièrement, je suis allée voir Le discours d'un roi sur les vives recommandations de mes parents, je leur ai fait confiance sans aucune hésitation et j'en suis ressortie époustouflée... 

Josette: Quand tu as une décision importante à prendre, demandes-tu l'avis de ta maman ? Si oui, tiens-tu toujours compte de son avis ?
Laura: Adolescente, je n'aimais pas ou plutôt n'arrivais pas à demander de conseils à maman, je voulais me débrouiller et assumer mes choix seule. Aujourd'hui, je me confie davantage. Elle a toujours su quand j'avais quelque chose d'important à lui dire et que je n'osais pas. Mon visage reflète mes états d'humeur. Je n'ai donc pas besoin de prononcer un mot qu'elle me demande déjà "Qu'est ce qui ne va pas? Quelque chose te tracasse?". Je lui parle plus facilement qu'avant, peut-être parce que j'ai muri, que je grandis et que je comprends des choses dans sa vie de femme que je ne vivais pas étant adolescente.
Josette: Aurais-tu souhaité exercer le même métier que ta maman ?
Laura: La vie professionnelle a quelque chose d'excitant à condition de faire un métier qui nous plaît profondément. Je n'aurais pu faire son métier car je dois avouer que l'esthétique n'est pas trop ma tasse de thé.

Josette: Qu'est-ce tu aimes chez ta maman... Et qu'est-ce que tu n'aimes pas ?
Laura:
Sa façon de s'habiller... Le style femme d'affaire, indépendante et bien dans ses baskets. Je me souviens que plus jeune je la voyais partir en tailleur avec chaussures et bijoux assortis. Avec le temps, elle a commencé à opter pour des tenues plus "cool" et moins strictes, et elle le porte bien. J'ai toujours admiré sa force de caractère, et sa capacité à remonter la pente quelques soient les épreuves. Elle sait motiver ses troupes en trouvant les mots appropriés à chaque personnalité. Je ne l'ai vu que très rarement malade et quand c'était le cas, elle ne s'arrêtait pas pour autant. Mais j'aimerais parfois qu'elle fasse plus attention à elle, qu'elle se repose, qu'elle prenne du temps pour elle et moins pour son travail et sa famille... Qu'elle puisse souffler! 

Josette: Avez-vous des points de désaccord ? Lesquels ?
Laura: Bien entendu, comme toutes les mères et leurs filles. Nous ne sommes pas de la même génération et cette différence se reflète dans nos relations, ce qui ne nous empêche pas de bien nous entendre. Nous n'avons pas la même façon de vivre, je suis moins à cheval sur ce qui concerne le quotidien. Le rangement et l'organisation ne sont pas mon fort, et je ne retrouve rien quand tout est à sa place. Alors que maman aime bien que les choses soient en ordre... Nous avons chacune nos caractères. L'essentiel est que nous respections l'espace de l'autre et que nous nous sentions bien quelque soit notre façon de fonctionner.

Karine & Josette 


La première fois que j'ai rencontré Karine et sa maman j'y ai vu beaucoup de partage et d'écoute. Josette fait partie intégrante de la vie de sa fille. Elle s'occupe avec amour de son petit-fils Sacha et il m'est souvent arrivé de les voir tous les trois lors de vernissages. Karine me parle souvent de sa maman et il n'est pas une semaine sans qu'elles se retrouvent. Pour ce regard croisé, Karine s'est confiée à Isabelle et Josette à Laura. 


Karine à Isabelle

Karine (38 ans) et sa maman Josette (64 ans), photo Mickaël Bergeot.

Isabelle: Quelles valeurs t'a transmis ta maman?
Karine: Les deux qui se détachent sont l'amour et le respect.... Commençons par le respect, c'est celui des autres, mais aussi celui de moi, et tout ce qui va avec. En vrac : être à l'écoute d'autrui et lui venir en aide dans la mesure de mes possibilités ; ne jamais me négliger, même lorsque je traverse des moments difficiles... Concernant l'amour, je sais que j'ai été une petite fille très aimée par mes parents... Et même à 38 ans, je le suis encore ! Ce qui fait aujourd'hui de moi une vraie sentimentale, parfois trop... Surtout depuis que je suis devenue maman... Tout me touche ! Quand on me dit "Je t'aime", je suis super émue... A chaque fois ! Même si je ne suis pas forcément démonstrative.

Isabelle: Quels moments partagez-vous ensemble?
Karine: Nous avons nos vrais moments "Mère-Fille", au cours desquels nous échangeons énormément et sur tout, tout en faisant les boutiques de fringues, les expos ou encore assises autour de tables de bars et restaurants. Il y a aussi les moments en famille, car nous sommes une vraie famille soudée... Et puis les moments à trois, avec Sacha, mon fils. Maman est très présente pour lui... C'est vraiment une mamie géniale !

Isabelle: T'as-t-on déjà dit que tu ressemblais à ta maman?
Karine: Bien évidemment, et je suis flattée ! On m'a aussi dit que je ressemblais à mon papa... Et là aussi, ça me flatte. Je les aime tellement tous les deux...
 
Isabelle: Ta maman était institutrice, cela t'a-t-il posé des problèmes à l'école?
Karine: C'est plutôt l'inverse... A l'école primaire, j'étais très bien dans mes baskets... Trop bien même ! Et j'étais une petite peste. Elle évitait régulièrement  ses collègues (donc mes instituteurs) de peur d'avoir des remarques concernant mon comportement en classe. Elle n'a jamais souhaité nous faire la classe, à mon frère et à moi... Et j'imagine qu'elle a eu raison, car les rôles de maman et enseignante sont différents.

Isabelle: A travers ta maman, qu'as-tu appris d'essentiel sur les femmes?
Karine: Être indépendante est primordiale pour une femme. Ni elle ni moi ne sommes pro féministes, mais il est essentiel de penser ce que l'on veut, de s'assumer, d'avoir ses petits instants d'intimité, même si on vit en couple et qu'on est une maman...

Isabelle: Quand tu es devenue maman, as-tu ressenti le besoin demander des conseils à ta maman?
Karine: Pas vraiment. Lorsque j'étais enceinte, nous avons bien évidemment beaucoup échangé, mais certainement pas sur la manière d'élever un enfant, étant conscientes toutes les deux que l'éducation d'un enfant se fait au "feeling", et puis il s'agissait d'un bébé "nouvelle génération". Comme je le disais dans une précédente réponse, elle est très présente pour Sacha (leçons, foot... et surtout ils se donnent mutuellement beaucoup d'amour), mais c'est toujours moi qui décide pour lui. Elle reste sa mamie !

Isabelle: Qu'admires-tu le plus chez ta maman?
Karine: Je la trouve belle, elle a une vraie personnalité, sa personnalité... Et surtout, elle est naturelle, spontanée... D'ailleurs, elle dit toujours ce qu'elle pense (même si ça peut en blesser certains) ! Elle a aussi un rôle primordial au sein de notre famille : tout passe par elle, elle est un vrai pilier...

Josette à Laura

Laura: Pourquoi avoir appelé votre fille Karine? 
Josette: Il n'y a pas vraiment de raison. Karine et Mickaël étaient les 2 prénoms qui nous plaisaient (peu importe l'origine) au moment où nous avions pour projet d'avoir deux enfants, en souhaitant avoir un garçon et une fille.

Karine à 5 ans avec son maillot de bain
Laura: Vous avez élevé un garçon et une fille, les avez-vous éduqués différemment?
Josette: Non pas vraiment. Mes enfants ont 15 mois d'écarts. Ils ont été élevés ensemble. Ca s'est fait tout seul, autant dans l'affection que dans les rapports de force. Toujours est-il qu'ils sont très liés et dans la complicité maintenant qu'ils sont adultes.

Laura: Avez-vous pris du plaisir à habiller Karine quand elle était petite?
Josette: Oui bien sûr...Dès son plus jeune âge, elle a participé au choix des vêtements. Je me souviens tout particulièrement du premier maillot de bain 2 pièces, d'une certaine robe rose longue à volants et aussi... d'un joli manteau de fourrure dont elle n'avait pas voulu se séparer lors d'une évacuation d'urgence à l'école primaire.

Karine et sa robe rose à volants
Le manteau de fourrure
Laura: Karine est restée en Sarthe pour ses études, l'auriez-vous laissé partir si elle avait dû?
Josette: Oui, sans aucun problème.

Laura: Comment gère-t-on une fille comme Karine indépendante, forte, motivée...?
Josette: Surtout pas par la manière forte. J'avais pour habitude d'écouter ses demandes et ne jamais m'opposer par principe. Lorsque je ne pouvais pas faire autrement que refuser, je lui expliquais que c'était dans le but de la protéger, tant sur les plans physique que moral.

Laura: Vous fait-elle partager ses passions?
Josette: Oui. Nous faisons beaucoup d'achats en communs dans les boutiques de fringues. Nous partageons souvent des petits repas gastronomiques. Elle m'invite aussi régulièrement aux vernissages d'expositions et conférences qu'elle organise dans le cadre de son travail. Nous adorons encore dénicher des endroits insolites autant au cœur de la ville du Mans que dans les régions de France et pays que nous traversons, ce qui nous vaut de belles rencontres,. Notre plus belle découverte est une boutique nommée "Les Créateurs" située dans la ville du Lavandou.

 Laura: Qu'avez-vous ressenti lorsque Karine est devenue mère à son tour?
Josette: C'était le plus beau jour de ma vie ! (Josette a la larme à l'oeil...)

Laura : Vous arrive-t-il d'être en désaccord? Pour quelles raisons?
Josette : Même après avoir réfléchi plusieurs minutes et, en dernier ressort, avoir demandé un avis à Sacha (mon petit-fils), je n'en ai pas trouvé. Ca viendra peut-être un jour... Qui sait !