dimanche 1 mai 2011

Le mécénat : l'exemple de François Pinault

François Pinault est né le 21 août 1936 aux Champs-Géraux dans les Côtes-d'Armor. C'est un homme d'affaires français, ancien président du groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR) et propriétaire du club de football le Stade rennais. 77e fortune mondiale en 2010 et 7e française, c'est un grand passionné et collectionneur d'art moderne et contemporain.
J'ai (Karine) eu l'occasion (et me suis régalée !) de voir à Dinard (dans sa Bretagne natale) en juillet 2009 «Qui a peur des artistes?», une sélection d'une soixante d'oeuvres contemporaines provenant de la collection de François Pinault " (Qui a peur des artistes? Une sélection d'oeuvres de la François Pinault Foundation, Skira Flammarion, Paris, 2009, 143 p.)
La Nona Ora, Maurizio Cattelan, 2000, moquette, verre, cire, peinture, Copyright Attilio Maranzano, Milano
Eloge du doute à Venise, jusqu'au 31 décembre 2012
Eloge du doute, la nouvelle exposition de la Punta della Dogana à Venise, qui a ouvert le dimanche 10 avril 2011 au public, ménage d'étonnantes surprises, notamment une installation de l'Américain Edward Kienholz recréant une oppressante maison close des années 1940. Cette présentation d'oeuvres sélectionnées dans la collection du milliardaire François Pinault, propose jusqu'au 31 décembre 2012 un parcours thématique sur la force et la fragilité de la condition humaine.

Efficiency Men, Thomas Shutte, Copyright AFP Andrea Pattaro.

Dix-neuf artistes

Conçue par la commissaire Caroline Bourgeois, elle va de l'art pur et minimaliste de Donald Judd au coeur enrubanné de Jeff Koons, en passant par les provocations de Paul McCarthy. Au total, dix-neuf artistes sont présentés, dont des valeurs montantes comme Tatiana Trouvé ou Adel Abdessemed. "Je travaille avec des objets et des images de la vie de tous les jours comme des références à l'acceptation de notre environnement", a expliqué Jeff Koons devant ses oeuvres faites d'objets gonflables colorés en acier poli. "Une fois que vous avez expérimenté cette acceptation, cela supprime l'anxiété et les jugements à l'égard des gens". L'artiste d'origine italienne Tatiana Trouvé a présenté un ensemble de sculptures autour de l'"archéologie du vide". Tout comme Adel Abdessemed, 40 ans, arrivé en France en 1994 pour échapper à la guerre civile en Algérie, et dont l'oeuvre "Taxidermy" résonne comme un long cri sur la noirceur du monde.

La pièce maîtresse de l'expo : "Roxys" d'Edward Kienholz 

Mais la pièce maîtresse de l'exposition est sans doute l'installation "Roxys", réalisée en 1961 par l'artiste Edward Kienholz (1927-1994) et qui n'a été présentée que très rarement. "C'est une oeuvre très émouvante", relève François Pinault, entre des figures féminines au corps souffrant et mutilé, sur fond de musique de juke-box. "Ces filles attendent encore le Prince charmant", ajoute-t'il en désignant une coiffeuse où sont posées de petits personnages représentant des mariés.

Roxys, Edward Kienholz, Copyright AFP Andrea Pattaro.

La salle réservée à l'Américain Paul McCarthy (né en 1945), qui se plaît à se moquer de la société du spectacle, dérange elle aussi. Sur des tables, des personnages hilares à la tête disproportionnée ouvrent grand les jambes. Trois grandes silhouettes de l'artiste allemand Thomas Schütte (né en 1954) frappent également par leur aspect inquiétant et ridicule à la fois. Ces "Efficiency men" (2005) aux jambes en acier et à la grosse tête en silicone coloré errent comme des fantômes pathétiques.

Sturevant, Félix Gonzales-Torres, Copyright AFP Andrea Pattaro
La salle consacrée à l'artiste chinois Chen Zhen, décédé d'une leucémie à l'âge de 45 ans, laisse une impression de tristesse. "Cocon du vide", sculpture faite à partir de boulier chinois et de rosaire bouddhiste, enrobant une chaise, a été réalisée en 2000, année de la mort de ce passionné de médecine traditionnelle. Quant à l'Italien Maurizio Cattelan (né en 1960), il participe à l'exposition avec son grand cheval trophée encastré dans un mur mais aussi avec un ensemble de neuf sculptures en marbre posées au sol comme autant de gisants.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour, Pinault ne fait pas de mécénat. Voici la définition du mécénat :
Mécénat : soutien matériel apporté sans contrepartie directe de la part du
bénéficiaire, à une oeuvre, ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un
caractère d’intérêt général

Sans contrepartie direct : son nom est cité grosse pub pour "printemps pinault redoute" donc ce n'est pas du mécénat du tout.