lundi 28 février 2011

Portraits de femmes qui nous inspirent...

Marie-Antoinette

Portrait d'Antonia à l'âge de 12-13 ans peint par Meytens (1767-1768)
Petite devinette ! Quel est le point commun entre la guillotine et Sofia Coppola ? Vous donnez votre langue au chat. Allez, on vous aide un peu ! Elle préférait son domaine à Versailles. Vous ne voyez toujours pas ?... Il s'agit de Maria Antonia Josepha Johanna de Habsbourg-Lorraine plus connue sous le nom de Marie-Antoinette de France.
Née à Vienne, elle franchit les frontières de France à l'âge de 15 ans pour épouser Louis le Dauphin, le futur Louis XVI. Ce mariage orchestré par Choiseul devait réconcilier la monarchie française avec celle des Habsbourg. A son arrivée, elle doit se défaire de tout ce qu'elle possède d'autrichien dont ses animaux de  compagnie qu'elle aimait plus que tout. Le peuple et la cour très curieux de cette nouvelle venue, vont accueillir "la petite autrichienne" comme une "bête de foire".


Mais son naturel, sa grâce et son port de tête les ont conquis en peu de temps. Marie-Antoinette découvre alors à Versailles l'étiquette et doit s'y plier en tant que future reine de France. Lasse de toute cette rigueur, elle préfère les intrigues et la coquetterie. Mais une lourde tâche repose sur ses épaules, celle de donner un héritier au trône dans les plus brefs délais. Il lui faudra attendre huit ans avant de donner naissance à une fille, Madame Royale. La dauphine tombe peu à peu dans l'ennui et le désespoir. Les moqueries fusent à la cour et on la presse de donner un fil au futur Louis XVI. Pour noyer sa tristesse et son mal être, elle s'adonne aux jeux, aux bals sans compter et aux aventures avec un Suédois, un certain Axel de Fersen. En 1774, à la mort de Louis XV, elle devient reine. Aux côtés de son époux, elle semble prendre les décisions et mener les débats de main de maître mais elle va cumuler les erreurs en renvoyant ceux qui lui ont déplu et en dépensant plus que ne peut se permettre la cour. Celle que tout Paris admirait et imitait dans ses extravagances va s'attirer la colère du peuple en proie à la misère par sa faute. Dès le début de la Révolution, elle refuse tout compromis et devient ainsi la captive de la nation avec sa famille. Murée à Versailles, elle joue enfin son rôle de mère de famille et d'épouse exemplaire qui a de l'affection pour son mari. Elle fait face avec courage à la rage du peuple qui veut la voir morte. Arrêtée à Varennes puis enfermée avec les siens dans le donjon du Temple, elle verra les membres de son entourage exécutés les uns après les autres. Le 16 octobre 1793, Marie-Antoinette est guillotinée. Elle n'avait que 38 ans.

Marie-Antoinette s'ennuie à la cour, extrait du film Marie-Antoinette de Sofia
Coppola.
Une femme indépendante et une icône de la mode

Marie-Antoinette était une femme libérée qui a vécu à une époque qui n'était peut-être pas la sienne. Mal comprise, c'était une femme sensible, dotée d'une forte personnalité. Excessive par moment, elle avait besoin d'exister et de vivre sa vie. Défiant les codes de la mode de son époque, elle a créé la femme moderne qui se réinvente, qui influe sur le cours des choses. Elle préférait vivre au Petit Trianon entourée d'animaux de la ferme, gambadant dans les champs dans sa belle robe vaporeuse et boire du lait. Etouffée par la Cour et ses contraintes, elle se réfugie dans la littérature de l'époque. « En cela, explique Sofia Coppola, elle [Marie-Antoinette] peut faire penser à une femme de Beverly Hills délaissée par son époux. Il existe des facteurs bien précis qui expliquent son attitude distante et frivole. Elle n’avait tout simplement aucune envie de passer son temps avec un mari qui la rejetait ou l’ignorait."

D.R

Cette haute figure de l'Histoire de France vit un nouveau règne depuis la sortie du film de Sofia Coppola qui "était plus intéressée par la recherche du propre point de vue de la jeune fille. La majorité des versions de sa vie ne sont que celles de personnes extérieures, je me suis dit que plus j’en apprenais, plus je tenterais une approche d’un point de vue personnel. ». Son style est imité et les femmes optent pour son côté baroque, léger et glamour. Son image est utilisée par de grandes marques dans un but purement marketing, et cela fonctionne. Les produits dérivés affluent et on ne compte plus les hôtels qui possèdent une chambre "Marie-Antoinette".


Pour en savoir plus :
Livres :
- FRASER (A), Marie-Antoinette, 2006.
- AUTIE (L), Journal de Léonard, coiffeur de Marie-Antoinette, Les éditeurs libres, 2007.
- Les atours de Marie-Antoinette, Collectif, Réunion des musées nationaux, 2006.
Film :
- Marie-Antoinette, Sofia Coppola, 2005

Jane Austen
Portrait de Jane Austen publié en 1870 dans A Memoir of Jane Austen, et gravé
d'après une aquarelle de James Andrews de Maidenhead, elle-même tirée du
portrait fait par Cassandra Austen.

Orgueil et Préjugés, Emma, Northanger Abbey... Une seule main anglaise pouvait avoir assez de féminisme en elle pour écrire ces perles de la littérature du XVIIIe... Jane Austen. Ses romans, nourris par l'observation presque sociologique des mœurs de son époque, font de l'écrivain une référence en la matière. Née en Angleterre, dans le Hampshire, elle se plaît à passer ses journées dans le doux coton familial. Appartenant à la gentry anglaise, elle doit la grande partie de son éducation aux hommes de sa famille, son père et ses frères aînés qui la laissent libre de lire n'importe quels ouvrages, même les plus osés parmi les 500 présents dans leur bibliothèque. Très jeune, elle écrivait déjà quotidiennement, s'entraînant au fil de ses nombreuses lectures. 

Elle a 36 ans lorsqu'elle publie son premier roman anonymement, Sense and sensibility. Suivra Pride and prejudice, Mansfield Park et Emma. Quant à Northanger Abbey, il sera publié peu de temps après son décès. La plupart de ses romans sont inspirés de sa vie de femme en proie au doute, à l'amour partagé, à son entrée dans le monde, au désir de ses parents de la voir mariée à un « bon parti »... Mais Jane est un tantinet garçon manqué et ne veut rien faire comme tout le monde. En lisant ses textes, il est aisé de comprendre sa position. Indépendante, elle n'a pas besoin d'un époux pour l'entretenir et refuse de se soumettre aux lois du mariage qui la mettrait dans une position de "soumission". Elle veut se construire seule et se créer un statut social et une situation économique par ses propres moyens. Comme son unique sœur Cassandra, elle mourra sans avoir jamais été mariée.
Malgré tout, elle aura connu quelques hommes dans sa vie. Les biographes les comptent sur les doigts d'une main, mais Jane ne pouvait fréquenter sans aimer. 

Extrait de Becoming Jane, D.R
Agée de 20 ans, elle rencontre Thomas Langlois Leffroy, le neveu d'une famille voisine. Futur avocat à Londres, il fréquente Jane Austen de façon assidue, le prouvent des extraits de lettres de l'écrivain. "J'ai presque peur de te raconter comment mon ami irlandais et moi nous sommes comportés. Imagine-toi tout ce qu'il y a de plus dissolu et de plus choquant dans notre façon de danser et de nous asseoir ensemble". Il est sûrement le seul homme qu'elle ait eu envie d'épouser, mais sans fortune, ils savent bien que le mariage n'est pas envisageable. En 1802, elle reçoit une proposition de mariage d'un certain Harris Bigg-Wither qu'elle accepte. Ne vous détrompez pas, il s'agissait pour elle d'obtenir une situation confortable non pour elle mais pour sa famille. Grâce à son nouveau statut d'épouse dotée d'une petite fortune, elle pensait pouvoir aider ses frères à faire carrière, sa sœur à trouver une maison et ses parents à vivre une vieillesse à l'abri du besoin. Mais dès le lendemain, elle change d'avis. Cette décision était trop lourde à porter et trop loin de ses valeurs. En 1814, elle écrira à sa nièce Fanny qui vient de recevoir une demande en mariage: « Et à présent, ma chère Fanny, après avoir écrit en faveur de ce jeune homme, je vais maintenant te conjurer de ne pas t'engager plus avant, et de ne pas songer à l'accepter à moins qu'il ne te plaise réellement. Tout doit être préféré ou supporté plutôt que de se marier sans affection". Elle meurt deux ans plus tard  sans jamais avoir cesser d'écrire.

Un succès posthume...

Affiche, DR
De son temps, Jane Austen n'a obtenu que de quelques critiques favorables. Anonyme, elle souhaitait conserver sa réputation et ne pas ternir l'image de sa famille. La publication de ses mémoires, A memoir of Jane Austen par son neveu, James Edward Austen-Leigh va tout changer. On découvre alors une personnalité attirante, et, l'intérêt populaire pour ses œuvres prend son essor. A partir des années 1940, les adaptations au cinéma et à la télévision vont se multiplier. Les réalisateurs s'emparent de sa vie et de ses romans pour mettre en image son époque, ses mœurs et ses inspirations. Le public tombe sous le charme de cet univers et de nombreuses femmes se reconnaissent dans les personnages issus de son imagination mais inspirés des gens de son entourage. Gwyneth Palthrow, Keira Knightley, Anne Hathaway... Toutes ses actrices ont eu la chance d'interpréter les rôles d'Emma, d'Elisabeth Bennet. "C'est un livre qui m'obsède depuis que j'ai sept ans. Alors, jouer le rôle d' Elizabeth Bennet était une opportunité que je ne pouvais pas rater." et de Jane Austen elle-même pour la dernière.

Pour en savoir plus :
Livres :
- GOUBERT (P.), Jane Austen, étude psychologique de la romancière, PUF, 1975.
- BALLESTER (I.), Les nombreux mondes de Jane Austen, Moutons Electriques, 2009
Les films :
-Raisons et sentiments, Lee Ang, Columbia, 1995.
 

http://www.dailymotion.com/video/xaw3hg_raison-et-sentiments-bande- annonce_shortfilms 

- Orgueil et préjugés, Joe Wright, Mars Distribution, 2006  

 http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18402741&cfilm=59068.html 

- Becoming Jane, Julian Jarrold, La fabrique de films, 2007   

http://www.dailymotion.com/video/x4ay84_becoming-jane-bande- annonce_shortfilms

 

Rosa Parks

 

Rosa Parks, la femme qui a osé dire "NON". D.R

Martin Luther King, Angela, Malcolm X...et Rosa Parks. Une cause unit toutes ces figures emblématiques de l'Histoire américaine des années 1950 : leur combat contre la ségrégation raciale. Rosa était une couturière noire sans histoire jusqu'au 1er décembre 1955 où elle refuse de céder sa place à un passager blanc. Nous sommes à Montgomery, en Alabama en pleine ségrégation raciale, Martin Luther King ne prononcera "I have a dream" que 9 ans plus tard. A cette époque, les blancs et les noirs ne vivaient pas en communauté. Les lois raciales étaient respectées à la lettre sous peine de lourdes sanctions ou de violentes représailles de la part de milices tels que le KKK (Ku Klux Klan). Le grand-père de Rosa Parks restait toutes les nuits éveillées pour protéger la ferme familiale de leurs attaques. Les noirs avaient leurs propres magasins, leurs quartiers, leurs places au cinéma et dans les bus où les quatre premiers rangs étaient réservés aux blancs et les quelques places du fond aux noirs qui représentaient 75% des utilisateurs. Ils pouvaient néanmoins s'asseoir dans la zone centrale, jusqu'à ce que des Blancs en aient besoin ; ils devaient alors soit céder leur place et aller vers le fond, soit quitter le bus. Comble de l'humiliation : si ces places étaient occupées, les Noirs devaient bien acheter leur billet à l'avant, mais devaient ressortir avant de rentrer de nouveau par la porte arrière du bus pour rejoindre les emplacements qui leur étaient destinés.... La séparation physique des deux "races" était pesante mais personne n'osait rien dire. Les femmes blanches maltraitaient les noires qui étaient à leur service et qui, par besoin d'argent, acceptaient tout. Les noirs n'avaient pas le droit d'utiliser les toilettes de blancs car ils transmettaient, soi disant, des maladies mortelles. Dans son autobiographie, Rosa Parks raconte qu' "Enfant, je pensais que l'eau des fontaines pour les Blancs avait meilleur goût que celle des Noirs".  

 

Un exemple de ségrégation raciale dans les années 50, D.R

Et nous pourrions citer des pages et des pages d'exemples révoltants dans une société où l'égalité est un mot que personne n'utilise, jusqu'à ce que certaines personnalités se rebellent et disent "Non". Rosa Parks l’a fait. Enfant, elle avait déjà subi la ségrégation, à l'époque, les bus scolaires étaient interdits aux "jaunes et aux blancs". “Je voyais passer le bus chaque jour. Mais pour moi, c'était comme ça. Nous n'avions d'autre choix que d'accepter ce qui était notre quotidien, un très cruel quotidien. Le bus fut un des premiers éléments par lesquels je réalisais qu'il y avait un monde pour les Noirs et un monde pour les Blancs.”. Surnommée "la mère des mouvement des droits civiques", elle est arrêtée par la police et se voit infliger une amende de 10 dollars et 4 dollars de frais de justice pour avoir désobéi au conducteur de bus, James Blake, qui lui demandait de laisser sa place à un Blanc et d'aller s'asseoir au fond du bus ! Décidée à ne pas en rester là, elle fait appel de ce jugement et reçoit le soutien d'un jeune pasteur noir de 26 ans encore inconnu, Martin Luther King qui lance une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui dura 381 jours. Un an plus tard, le 13 novembre 1956, la Cour suprême supprime les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles.  

 

Rosa Parks décède à l'âge de 92 ans...  

 

Grande figure de la lutte contre la ségrégation raciale, son décès a touché les américains qui lui rendirent hommage. Le président George W. Bush a honoré sa mémoire dans une allocution télévisée et sa dépouille est restée exposée deux jours dans la rotonde du Capitole. Rosa Parks est la 31e personne après l'ancien président Ronald Reagan en juin 2004 et la première femme à recevoir cet honneur. Des milliers de personnes étaient présentes à ses funérailles accompagnées de la voix de la chanteuse Aretha Franklin. Suite à son décès, le bus dans lequel s'est déroulée l'arrestation de Rosa Parks a été drapé d'un linceul rouge et noir jusqu'aux obsèques officielles. Enfin, les premières places des bus de Montgomery sont restées vacantes jusqu'au jour de son enterrement. Elles furent recouvertes d'une photo de Rosa Parks entourée d’un ruban noir portant l'inscription suivante : « La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s'est tenue debout en restant assise. »

 

Affiche officielle du film Malcolm X réalisé par Spike Lee, DR

Pour en savoir plus: 

- "I have a dream", Martin Luther King

 http://www.dailymotion.com/video/x2vlq1_martin-luther-king-i-have-a-dream-s_news Livre: 

- La couleur des sentiments, Kathryn Stockett, Jacqueline Chambon Edition, 2010. 

- Rosa Parks, la femme qui a changé l'Amérique, Eric Simard, Villegly. 

Films: 

- Malcom X, Spike Lee, 1993 

http://www.cinemovies.fr/bande-annonce-3464-26177.html  

- Le plus beau des combats, Boaz Yakin, 2000 

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18653354&cfilm=27445.html  

- Les chemins de la dignité, George Tillman Jr, 2000 

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18653465&cfilm=27434.html  

 


Frida Kahlo  

 

Frida Kahlo, D.R

Vous vous êtes sûrement déjà retrouvés face à un tableau de Frida Kahlo, se représentant allongée dévoilant certains détails de son anatomie... Une femme peintre qui a joué un rôle important dans le mouvement artistique mexicain du XXe siècle. Frida n’a eu pas une enfance ordinaire. Ses parents s’installent tous deux dans un quartier populaire de Mexico et poussent leur fille à étudier comme ils ont eu la chance de le faire. Dans la cour de l'école, Frida est le sujet de moqueries de la part de ses petits camarades qui l'appellent "Frida l'estropiée". A l'âge de 8 ans, elle développe une maladie, la poliomyélite qui empêche sa jambe de croître correctement et l'oblige à boiter. 

 

Frida, la colonne brisée, 1944 Frida a peint cet autoportrait alors que sa santé empirait et qu'il lui fallait porter un corset de métal. La colonne ironique brisée en plusieurs endroits symbolise sa colonne vertébrale blessée. La fente de son corps et les sillons du paysage déchiré et monotone sont le symbole de la solitude et de la souffrance de Frida.

 

Nous ignorons si la famille de Frida était superstitieuse mais le sort continua de s’acharner sur la pauvre Frida. A 18 ans, le bus qui la ramène de l'école est percuté par un tram, bon nombre de ses camarades meurent sur le coup. Une barre de fer la transperce de l'abdomen au vagin. Elle en réchappe de justesse avec de nombreux os brisés et une blessure très grave à l’abdomen. Mais nous n'aurions jamais connu ses tableaux sans cet accident. Pendant cette période difficile, Frida commence à peindre. Clouée au lit pendant de nombreux mois, elle demande alors à avoir un miroir au dessus d’elle, dans sa chambre d’hôpital et commence sa longue série d’autoportraits. Une fois remise sur pied, elle se met à s'intéresser aux partis politiques de son pays et en particulier à la place de la femme au Mexique, un pays encore très conservateur dans les années 30. Frida se refuse à occuper le rôle de la femme mariée et rangée, elle veut s'instruire, voyager, lire. Elle veut la liberté et le plaisir... s'émanciper par la connaissance. Intéressée par la médecine, elle finira par entendre l'appel de l'art et suivra des cours avec Diego Rivera, de 21 ans son aîné, qui deviendra son époux en 1929. Mais elle continue de porter au quotidien les lourdes conséquences de son accident. Elle doit renoncer à son vœu le plus cher, celui d'enfanter après deux fausses couches. 

 

Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, 1932 Cette oeuvre est une représentation de la vision qu'avait Frida des Etats-Unis, "pays des gringos". Elle s'y représente le drapeau mexicain à la main et vêtue d'une élégante robe rose, se tenant comme une statue sur un socle, devant un monde divisé en deux. On peut voir le monde mexicain à gauche, plein d'histoire mais surtout déterminé par les forces de la nature et le cycle naturel de la vie, face au monde nord-américain mort, dominé par la technique.

 

Après quelques années passées à San Francisco pour développer son art, elle rentre au Mexique avec son mari, qui, dès leur retour, la trompera avec sa propre sœur. Au fur et à mesure du temps, sa santé se dégrade, et ses douleurs au dos deviennent de plus en plus intolérables. Elle subit sept opérations successives de la colonne vertébrale. Sa convalescence durera 9 mois. 

 

Frida et Diego, D.R

 

Malgré son handicap, et son nouveau fauteuil roulant, elle continue de peindre et de militer, jusqu'à assister à sa tant désirée exposition individuelle dans son propre pays, malgré les conseils de son médecin. Elle déclare des douleurs à la jambe qui la conduiront à l'amputation... et une pneumonie aura raison d'elle en 1954. Elle sera incinérée, suite à sa volonté : " Même dans un cercueil, je ne veux plus jamais rester couchée ! ". 

 

Sa vie adaptée au cinéma dans Frida réalisé par Julie Taymor avec la talentueuse Salma Hayek.  

 

D.R

Dès la publication du roman Frida en 1983, la productrice Nancy Harden s'empare immédiatement des droits. Mais elle se rend vite compte que personne ne souhaite la suivre dans ce projet à l'exception de Salma Hayek qui souhaitait depuis sa plus tendre enfance se plonger dans ce rôle qui selon elle, "fait partie de sa vie".Mais à l'époque, elle est trop jeune et doit patienter. Elle va alors convaincre différentes associations de les aider dans leur projet et Miramax de le produire. Quand Salma devient Frida... De nombreux artifices furent nécessaires à sa transformation. A commencer par les cheveux qui furent tressés avec des nattes artificielles et les célèbres sourcils confectionnés à partir de ceux de Salma. Dans ce film tourné en grande partie au Mexique, Salma Hayek s'est efforcée de respecter scrupuleusement la vie de Frida, prenant à coeur son projet (elle y travaillait depuis 7 ans), et en s'efforçant de lui ressembler le plus possible grâce à des petits détails. Julie Taymor n'a sélectionné qu'une partie de la biographie de Frida Kahlo, l'histoire commence quelques semaines avant son accident en autobus. Grâce aux décors authentiques (la maison bleue...) et aux lieux de tournage tels que Puebla (plus représentatif du Coyoacan des années 30), le film garde un très bel aspect d'époque, et sait montrer les belles couleurs et musiques du Mexique traditionnel.  

 

Pour en savoir plus : 

Les livres : 

- Frida Kahlo, biographie, Christina Burrus, Gallimard, 2007 

Film : 

- Frida, Julie Taymor, 2002

  http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18351408&cfilm=29082.html 

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