lundi 28 février 2011

Quand les femmes s'engagent auprès d'autres femmes... FINCA

FINCA aide les femmes des pays pauvres à entreprendre

John Hatch avec des clients de la FINCA, DR
Les femmes françaises ne sont pas les seules à vouloir entreprendre. Dans les pays pauvres, malgré un manque de moyens importants, les femmes ont leurs idées et sont bien décidées à les concrétiser. La Foundation for International Community Assistance (FINCA) est là pour les aider. Créée par John Hatch en 1984, cette association de microcrédit fournit chaque année « des services financiers aux entrepreneurs de faibles revenus du monde permettant ainsi de créer des emplois, générer des capitaux, et améliorer leur niveau de vie » et ainsi ont un impact systématique et générationnel sur la pauvreté, en rendant accessible les prêts aux femmes pauvres, et ce, à grande échelle. Cette initiative est devenue au fil des années un bon moyen de donner des responsabilité aux plus pauvres. L'économiste Hatch a appelé cette idée "Village Banking".

Réunion de femmes dans un "village banking", DR
Mais pour mener à bien ce projet novateur, il lui a fallu le soutient de l'Agence des États-Unis pour le développement international qui lui a fourni une première subvention d'un million de dollars. Cette somme lui a permis de lancer le programme en Bolivie. Mais de nouveaux représentants stoppèrent le programme. Ils pensaient que de prêter de l'argent aux personnes très pauvres était un risque qu'il ne fallait pas courir. Hatch passa les mois suivants à former une équipe à la méthodologie du village banking, aidant à ouvrir de nouveaux programmes à travers l'Amérique latine, et formant l'institution qui deviendra la FINCA International. Sa ténacité et son courage lui permirent d'atteindre une durabilité financière et de prouver que son initiative pouvait aider une partie de la population défavorisée. Il a pu étendre les prêt à l'Amérique latine, aux Caraïbes et à l'Afrique. Dans les années 2000, l'Asie centrale en est dotée. Puis vient l'Afghanistan en 2004 et la Jordanie en 2007.

Cette aide est indispensable. Grâce aux services financiers fournis par FINCA, les entrepreneurs à faible revenu ont pu créer des emplois et améliorer leur qualité de vie. Leurs clients sont avant tout des femmes qui représentent 70% des pauvres du monde, mais également des personnes incapables de trouver du travail, les familles déplacées par la guerre et les conflits...

Témoignages:


Des femmes au Kirghizstan qui entreprennent grâce à la FINCA, DR

Sononya Zhanazarova, dite Sonya, est originaire de Naukat, une cité agricole située dans les collines rouges du Kurdistan.Sonya et son mari vivaient des revenus tirés d'une pension de tout juste 51 dollars mensuels qu'elle tentait de compléter par la vente de pistaches au marché agricole local.

Sonya a débuté son commerce grâce à un petit sac d'amandes. Dans l'incapacité de s'offrir un étalage dans la grande salle du marché, elle vendait les pistaches sur un petit étal hors du bâtiment, y compris durant les mois de gel en hiver, jusqu'à ce qu'elle soit parvenue, avec 11 autres femmes, à constituer une banque de village. Dans l'espoir de trouver le capital nécessaire pour l'aider à accroître ses activités, Sonya s'est tournée vers la Fondation internationale pour l'assistance communautaire (FINCA), un organisme de micro finance qu'appuie la filiale secteur privé de la Banque mondiale, la Société financière internationale (SFI). Un prêt de la FINCA de l'ordre de 40 dollars a permis à Sonya d'acheter de plus grandes quantités de pistaches et d'entreprendre l'extension de son propre commerce.

Actuellement 90 % de sa clientèle au Kirghizstan est constituée de femmes qui empruntent 120 dollars en moyenne. La FINCA travaille selon une technique de prêts basée sur la garantie solidaire, à l'instar de celle que pourrait apporter le groupe constituant la banque de village de Sonya – plutôt que sur des garanties classiques comme la propriété. L'expérience de ce type de programmes a montré que les femmes des régions défavorisées, sont plus aptes à transformer ce genre d'opportunités en gains monétaires pour une meilleure éducation et une meilleure santé au bénéfice de leurs familles, démultipliant ainsi les profits tirés de ces petits prêts initiaux.

Au fil du temps, les emprunts et les affaires de Sonya ont progressé au point qu'elle a pu ajouter de nouveaux produits à son étalage et louer une table à l'intérieur même du marché. Aujourd'hui, sa réussite profite à d'autres ; elle a en effet engagé une nouvelle équipe, ses belle- filles.

Natalie Portman rejoint la FINCA en 2003 en tant qu'"ambassadeur de l'Espoir"

Natalie Portman avec une cliente mexicaine de la FINCA, fière de son épicerie, Mark Abrahams
L'actrice israélo-américaine Natalie Portman a rejoint la FINCA en 2003, en tant qu’« ambassadeur de l'Espoir ». "Je ne me rendais même pas compte que les deux tiers de la population était extrêmement pauvre, vivait pour moins d'un dollar par jour, et que 70% de ces gens sont des femmes et des enfants. Ce n'est pas quelque chose qu'on enseigne à l'école aux États-Unis". Depuis lors, elle a visité les différents projets de la FINCA au Mexique, au Guatemala, en Ouganda, et en Équateur, et a rencontré plusieurs membres du congrès pour demander plus de fonds gouvernementaux pour ce genre d'initiatives.

Natalie Portman avec une cliente mexicaine de la FINCA entrain de préparer des couleurs pour la journée spéciale tortillas, Mark Abrahams
De son voyage en Ouganda, elle se rappelle, "…en Ouganda j'ai rencontré une femme nommée Efuwa qui était une des premières clientes de la FINCA en Ouganda, il y a 11 ans. Quand elle a commencé elle avait 10 enfants. Son mari la battait, elle gagnait 80 cents par jour et elle nous disait comment elle empruntait l'eau du linge sale de ses voisins pour nettoyer ses vêtements et ceux de ses enfants, car elle ne pouvait pas se permettre d'acheter un peu de savon. Aujourd'hui, 11 ans plus tard, elle a ouvert un restaurant. Ses prêts atteignent plus de 2000 $ maintenant, parce que, vous savez, c'est une cliente fidèle. Elle a embauché sept autres femmes. Elle envoie toutes ses filles à l'école. L'une d'entre elle est à l'université maintenant. Ils ont, en quelque sorte, mis leur argent en commun pour envoyer la plus doué à l'université; et c'est incroyable la quantité de responsabilité et de fierté que ces femmes qui ont pas d'éducation et presque pas d'espoir peuvent prendre."


 

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