dimanche 1 mai 2011

Ilosirènes et godaille, des sculptures de Léon Layon présentées au Prieuré de Vivoin jusqu’au 13 juin

Le prieuré de Vivoin programme jusqu’au 13 juin prochain Ilosirènes et godaille, une très belle exposition à ne manquer sous aucun prétexte… Les œuvres sont superbes et le discours qui va avec l’est tout autant. LK Magazine a craqué sur deux pièces qui égaieront « nos » appartements respectifs. 

Léon Layon devant ses poissons aux étranges écailles , photo Laura Heurteloup

Léon Layon de son vrai nom Eric Frotté est « un pécheur d’épaves », un dépollueur des côtes bretonnes… Et c’est avant tout un personnage fort attachant. Il pratique le pinsé qui vient de « pensë » et qui signifie naufrage en breton. Depuis plusieurs siècles, la tradition de la cueillette marine (on va au pinsé) est vivace sur le littoral léonard et en particulier entre Plouarzel (extrémité occidentale du territoire français) et Portsall qui fut tristement célèbre lors du naufrage de l’Amoco Cadiz en 1978. Le « pinseyeur » ramasse d’abord du bois mais trouve aussi des objets inattendus : des débris d’épaves en bois ou en plastique, du verre…  Il rappelle que « la durée de vie d’un déchet dans la mer est de 2 à 4 semaines pour les journaux, de 13 ans pour le bois peint, de 400-450 ans pour le plastique et 600 ans pour le fil de pêche et le verre ».

Une partie des déchets récupérés par l'artiste, photo Laura Heurteloup

Des matériaux qui ne subissent aucune modification

Léon Layon, spécialiste de plongée sous-marine, connaît les ports, jetées et bords de mer comme sa poche, il parcourt inlassablement les côtes bretonnes et la Galicie. Il ramasse sur les plages, les grèves et les quais ce que ce la mer a rejeté et les entasse dans sa camionnette. De cette pêche miraculeuse ressortent des bois flottés, bouchons, filets de pêche, bouts de cordage, coquillages, pinces de crabe, gants en caoutchouc, flotteurs, flotteurs, drapeaux de casier à pêche. 

Les fameuses sirènes de Léon Layon ... Idéales pour une déco sympa et originale, photo Laura Heurteloup

Bien qu’autodidacte, Léon Layon est un fin connaisseur de Gaston Chaissac, de Jean Dubuffet et de l’art brut. Il a tout simplement un beau jour décidé pour « meubler », dit-il, ses périodes d’inactivité de jouer avec les déchets marins et de réaliser des assemblages pour son seul plaisir. Il s’est ainsi mis au travail en créant des totems, de la godaille – qui est la partie de pêche laissée par le patron pêcheur à ses marins - des sirènes aux noms d’îles et des personnages affublés de nom particulièrement drôles et caustiques comme la Pétroleuse réalisée avec des déchets recouverts de pétrole provenant du naufrage de l’Erika. La particularité des œuvres vient également du fait que tous les matériaux utilisés ne subissent aucune modification, toutes les couleurs apparentes sont naturelles, il n’y a en aucun cas de retouche de couleur sinon une couche de vernis.

Sensibiliser à la préservation de l’environnement

Léon Layon s’est installé sur les coteaux du Layon à Beaulieu-sur-Layon mais il ne peut s’empêcher de s’évader sur le littoral atlantique et rejoindre son île enchantée et enchanteresse « Belle île ». Il y expose régulièrement ses œuvres qu’il souhaite rendre accessibles et au vu de tous. Il choisit de les présenter dans des lieux où l’on attend pas toujours l’art : des bars, chez le boucher, le coiffeur… Vous pouvez retrouver cet été ses œuvres à Belle-île et notamment ses Korrigans ou petit peuple de Belle-Île, 144 personnages en forme de totems…
La plupart des pièces présentées à Vivoin sont en vente à des tarifs plus qu’abordables. Quelques-unes ont été prêtées par des collectionneurs privés, dont Philippe qui a rencontré l’artiste en 2002, dans le cadre d’un reportage pour France 2, « Talents de vie ». « Ca m’a plu » note Philippe, « j’en ai acheté quatre ». Et d’avouer : « j’apprécie aussi beaucoup son travail plus récent, que je trouve plus brut et plus élaboré ».

Les sirènes de Léon Layon toutes en fantaisie et pétillantes, photo Laura Heurteloup

« Cette exposition est complétée par un projet pédagogique permettant de sensibiliser les enfants à l’art et à la préservation de leur environnement. 800 scolaires viendront visiter l’exposition » explique Sandrine Gouffier, en charge de la programmation du prieuré de Vivoin. Pour susciter leur créativité, douze ateliers de pratique artistique sont proposés « autour de la réalisation de sculptures avec des déchets-matériaux récupérés dans la mer et gentiment prêtés par l’artiste » souligne Marjorie Langlet, animatrice de ces ateliers.

Photo Laura Heurteloup


Un talent peut parfois en cacher un autre, Léon Layon est également romancier, il est l’auteur d’un roman policier paru dans la collection «  le Poulpe » et intitulé « Toubib or not toubib ». Un roman n’arrive jamais seul… son deuxième roman va paraître très prochainement.

Pratique : Ilosirènes et godaille, du 22 avril au 13 juin, du mercredi au dimanche et jours fériés de 14h à 18h. Entrée libre. www.prieuredevivoin@centre-culturel-de-la-sarthe.com  / 02 43 97 04 36
Léon Layon – 7 place de la Chapelle – 49750 Beaulieu-sur-Layon  06 89 17 30 06


Quelques bons plans pour les amateurs d’art : retrouver non loin d’ici des expositions et manifestations d’art contemporain dans les mois à venir :

- Exposition « les Chevaux de Sauvat » de Jean-Louis Sauvat – peintures sculptures du 15 avril au 30 mai 2011 à Lavardin
-          Le jardin d’art brut de Fernand Chatelain à Fyé
-          La Maison de Gaston Floquet à Saint-Rigomer-des-Bois
-          La manifestation d’art contemporain « la quinzaine radieuse «  Piacé-le-radieux – Norbert Bézard – Le Corbusier à Piacé du 18 juin au 3 juillet.
-          Les vitraux contemporains des églises de Oisseau-le-Petit – Pizieux- de Crannes-en-Champagne – de Saint-Rigomer-des-Bois
-          Le domaine du Gasseau à St Léonard–des–Bois




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