dimanche 1 mai 2011

La sélection cinéma

Pour cette sélection cinéma, il faut bien vous avouer, chers lecteurs, que nos découvertes furent assez restreintes. Et pourtant, l'univers cinématographique regorge de réalisations en tout genre ... Et bien figurez-vous que l'art contemporain n'est pas une thématique tellement traitée ... Nous lançons donc un appel aux (futurs) réalisateurs !
Mais rassurez-vous, ce manque ne nous a pas empêchées de trouver deux perles, deux films documentaires ... Jean-Michel Basquiat : the radiant child et Women are heroes.

Jean-Michel Basquiat : the radiant child
D.R

Synopsis : Pionnier de l’art contemporain par sa renommée et l’abondance de son œuvre, Jean-Michel Basquiat a produit une œuvre des plus riches en un temps très court. Tamra Davis, rend ici hommage à l’artiste qu’elle a très bien connu grâce à des images et entretiens inédits issus de ses propres archives. Un documentaire incontournable sur l’itinéraire d’un enfant de New York. Une plongée dans la création d’un grand nom de la peinture présenté en compétition au Festival de Sundance 2010.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19143562&cfilm=171988.html

Jean-Michel Basquiat : the radiant child, sorti en 2010, est né d'une rencontre entre la réalisatrice Tamra Davis et le jeune artiste alors qu'elle travaillait dans une galerie d'art à Los Angeles. A cette époque, Basquiat exposait à la Galerie Larry Gagosian. Une discussion en entraînant une autre, ils se trouvent de nombreux points communs dont le cinéma. Très vite, elle s'est mise à le filmer pendant ses moments de création, entrain de peindre pour l’exposition qu'il préparait ... dès qu'elle en avait l'occasion.
 
Deux ans après leur rencontre, en 1985, Jean-Michel a alors 25 ans lorsqu'elle réalise un entretien avec lui par l'intermédiaire d'une amie "Notre amie commune, Becky Johnston, posait les questions. Un peu moins de deux ans plus tard, il disparaissait. J’ai alors repris tous mes rushes et les ai remisés au placard", se souvient la cinéaste.

Jean-Michel Basquiat en pleine création, D.R

Disparu le 12 août 1988, à l’âge de 27 ans, Jean-Michel Basquiat fut marqué par sa rencontre avec Andy Warhol et son décès qui la beaucoup affecté et contribué à sa déchéance. Né à Brooklyn en 1960, Jean-Michel Basquiat alias SAMO - c'est ainsi qu'il signait ses graffs - démontre dès son plus jeune âge un intérêt très prononcé pour l’art. Sa mère, attirée par le monde artistique, l'amène fréquemment visiter les musées new yorkais. Le jeune Basquiat est un passionné de dessin et commence à peindre au spray à Manhattan en 1976. Sa rencontre avec le chef du file du pop'art lui aura permis de s'émanciper et surtout de mettre à jour ses œuvres.
Basquiat, D.R

20 ans plus tard, en 2003, Tamra Davis qui avait mis de côté toutes les séquences, rencontre une amie qui travaillait alors sur une rétrospective de l'œuvre de l'artiste au Musée d’Art Contemporain de New York. Très vite, leur conversation va tourner autour des rushes de Tamra enfouis au fond d'un placard. La réalisatrice lui montre alors un montage de 20 minutes : "À la surprise générale, il était clair que les archives dont je disposais étaient une plongée rare dans l’intimité d’un des artistes américains les plus importants". Ce n'est qu'en 2006, alors qu'elle se trouve au Festival de Film de Sundance, que le producteur David Koh, la convainc de réaliser un long métrage sur Jean-Michel Basquiat ... un collage vibrant et émouvant de plans volés et de témoignages nourris d'entretiens récents des amis de l'artiste et de séquences du New York arty des années 1980.


Pour aller plus loin :

- CHALUMEAU Jean-Luc , Basquiat, un enfant-roi des années 80, Edition Cercle d'art, 2003 - Disponible à la médiathèque Louis Aragon et Sud au Mans.
- CLEMENT Jennifer, En compagnie de Basquiat, Edition Denoël, 2003 - Disponible à la Médiathèque Louis Aragon du Mans.


Woman are heroes réalisé par JR



Synopsis : "Woman are heroes" se déroule aux quatre coins du monde et plus particulièrement au Brésil, en Inde, au Kenya et au Cambodge. Le film commence dans les favelas brésiliennes, où l’on reconnaîtra d’immenses affiches de JR et les réactions qu’elles suscitent chez les femmes. Puis en Inde, où nous découvrirons des femmes prises entre des coutumes ancestrales et une modernité quotidienne. Puis le Kenya où, là encore, les femmes doivent vivre dans un contexte plus que chaotique et instable. Enfin, au Cambodge, nous serons confrontés à la violence de l’expropriation ultra violente faite aux foyers tenus par un système matriarcal qui tente de résister face aux mastodontes de l’immobilier...Chacune de ces femmes nous étonnera par son courage et sa foi. (Extrait Allociné)

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19183074&cfilm=173723.html
Photographie de JR qui ne se laisse pas si souvent photographier
JR, deux initiales pour un artiste graffeur photographe de 27 ans qui sort son premier film, Women are heroes. Elu artiste préféré des français par Le Figaro devant Pierre Soulages, il consacre son film aux femmes qui souffrent dans le monde.

Découvert avec le cliché culte d'une grande violence, 28 mm, portrait d'une génération représentant un ami, Ladj Ly, réalisateur, tenant une caméra à la main comme si c'était une arme, JR a pour particularité d'exposer dans les rues du monde entier ... une exposition à l'air libre, vu par des millions de personnes, que vous soyez à pied ou dans les airs, ses clichés sont visibles et accessible à tous. L'artiste a inventé une nouvelle forme d'intervention urbaine !
D.R

A 27 ans, JR ne se présente que sous ses initiales et reste très discret en toute circonstance. Nous le découvrons donc à travers ses photographies, comme un message qu'il nous lance en s'emparant illégalement des murs et de nos rues comme une sorte de signature. Tout va commencer par une trouvaille, une appareil photo dans le métro oublié par un passant qu'il récupère. Il shoote alors ses amis entrain de taguer dans les rues de Paris, puis il placarde ces photos en format moyen "Je n'ai jamais été un bon taggueur, avoue-t-il. Mais j'adorais le principe, cette façon d'envisager la ville. Je m'allongeais sur les cheminées et graffais, avec le vide en dessous : le genre de tag qui ne disparaît jamais à moins qu'on refasse l'immeuble".

De la prise des clichés au collage en plein air, il y a un homme, un ami plutôt, Ladj Ly, un cinéaste membre du collectif Kourtrajmé qui impressionnés par la puissance des photographies, décide d'afficher les portraits en très grand format sur les HLM avec l'aide des jeunes de banlieue, un affichage autorisé par la mairie du 4ème arrondissement.

En 2007, il réalise Face 2 Face. JR a affiché d'immenses portraits d'Israéliens et de Palestiniens face à face dans huit villes palestiniennes et israéliennes et de part et d'autre de la barrière de sécurité.
Face2Face, D.R

"Women are heroes a été tourné dans des lieux qui n’intéressent les médias que lorsqu’il s’y «passe quelque chose». Quand j’y suis allé, ce n’était pas dans le but d’amplifier le message des médias, ni de le contredire, mais de dévoiler une réalité qui se dissimule derrière la quête du sensationnel. Et c’est dans le contexte d’une normalité trop souvent ignorée, que ces femmes ont pris l’initiative d’inviter les médias à leur montrer ce qu’elles ont construit – et non plus ce qu’elles ont subi."

Puis en 2008, il part pour un long périple international pour Women are heroes, un projet dans lequel il souligne la dignité des femmes qui sont souvent les cibles de conflits. Des gens qui vivent souvent avec le strict minimum ... Mais avant de les photographier, il les filme et découvre des personnalités fortes et attachantes, les piliers de la société ... Shanti, l'indienne, qui a quitté son mari à 18 ans pour aller vivre avec un homme d'une autre caste ... Ratana, la cambodgienne, qui arpente les décharges publiques mais qui accomplit son rêve : travailler dans un restaurant.
Extrait du film, D.R
Extrait du film, D.R

Puis est arrivé la phase de photographies et de pose. JR voulait que les habitants participent à la mise en place de cette exposition en plein air. Au début, JR souhaitait recouvrir Kibera de grandes photos en papier, mais les gens lui ont tout de suite dit que la moindre averse déchirerait tout. Ils ont alors tous travaillé main dans la main pour imaginer et créer des bâches en vinyle imperméables, qui permettaient également de rendre les maisons étanches !

"Avec ce film, j’ai souhaité rendre hommage aux femmes dont la dignité est manifeste à travers leurs portraits affichés sur les murs de leurs villages et du monde entier. Quand je les ai rencontrées, elles m’ont fait part de leurs difficultés à vivre dans un monde dominé par les hommes. Devant la caméra, elles ont raconté leurs cauchemars, mais elles nous ont aussi fait partager leurs bonheurs et leur dynamisme…"

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