mercredi 2 février 2011

L'art et l'érotisme... dans les musées

Beaucoup de musées recèlent d'œuvres dont l’aspect érotique ne se voit pas au premier abord. Une sélection de sculptures et peintures des musées du Louvre et d’Orsay à Paris... et d'artistes contemporains, et notamment l'exposition 40mcube, à Rennes jusqu'au 19 mars prochain.
 
Femme piquée par un serpent, Clésinger, D.R. Musée d'Orsay
 
Femme piquée par un serpent, Auguste Clésinger
Persuadé qu’un bon scandale à l’occasion d’un Salon est une façon de se faire connaître, Auguste Clésinger a moulé à vif le corps une femme en plein orgasme. Devant cette Femme piquée par un serpent, Théophile Gautier écrivit : 

 Par l’aspic du plaisir mordue
 Comme un marbre de Clésinger
 Elle rend, pâmée et tordue
Ce spasme qu’on ne peut singer
 
Esclave mourant, Michel-Ange, D.R. Musée du Louvre
 
L’esclave mourant,  Michel-Ange
Créé par Michel-Ange pour le mausolée inachevé de Jules II de Saint-Pierre-aux-Liens de Rome, cet esclave est considéré comme un symbole des Arts Libéraux. Pour Jean-Manuel Traimond, le nom de la sculpture symbolise davantage une petite mort. Il préfèrerait appeler cette sculpture « Cinq minutes après l’orgasme ». En bas de la statue, on remarque un singe qui, selon l’auteur du guide (Traimond Jean-Manuel, Le guide érotique du Louvre et du musée d’Orsay, édition La Musardine, 164 pages,14,90 €), évoque la bestialité, le désir et peut-être même Michel-Ange lui-même.


Les Curieuses, Fragonard, D.R. Musée du Louvre
Les curieuses, Fragonard
Ce très petit tableau est pour Jean-Manuel Traimond l’un des plus ingénieux de Fragonard. A première vue, il semble s’agir d’un jeu entre deux jeunes filles espiègles qui regardent non pas par le trou de la serrure mais en se cachant derrière des rideaux. Or le sein nu de la jeune fille placée à gauche du tableau laisse place à une toute autre interprétation. Le fait que ces jeunes demoiselles soient à l’extérieur du lit ne signifierait-il pas que c’est nous les spectateurs qu’elles regardent ?
 
 
 
La Mort de Sardanapale (détail), huile sur toile, Delacroix, 1827, D.R. Musée du Louvre
La Mort de Sardanapale, Delacroix
Il s'agit d'un chef-d'oeuvre conservé au Louvre, une des oeuvres fondatrices du romantisme, un scandale au Salon de 1827-1828. C'est une oeuvre troublante, érotique et violente qui montre la fin d'un tyran légendaire, jouisseur mais courageux...un tableau mythique. Dans la carrière de Delacroix, La Mort de Sardanapale se situe entre rébellion esthétique et continuité, son message entre avant-gardisme et fidélité. L'une des oeuvres phares des dix premières années de sa carrière replace cet immense artiste au centre de son époque et au coeur de l'évolution des arts. 

Les oeuvres contemporaines...

Le sulfureux duo d’artistes Ida Tursic et Wilfried Mille présente une nouvelle série de peintures du 21/01/2011 au 19/03/2011 au 40mcube à Rennes... Une exposition à ne manquer sous aucun prétexte !

Reproduites au format de 200 × 250 cm, elles sont hissées au rang de peinture et nivelées à leurs autres séries, rappelées ici par une seule toile figurative : le portrait d’une jeune fille alanguie, torse nu, derrière laquelle on devine le "The End" des films hollywoodiens.
Ida Tursic et Wilfried Mille font de la peinture avec les éléments de leur temps. Ils créent une continuité avec les grands thèmes de la peinture que sont le nu, le portrait ou les scènes historiques, en s’appuyant sur l’imagerie contemporaine, ses modes de reproduction et de circulation. Finies les longues pauses de modèles ou les représentations allégoriques : ils composent leurs toiles à partir d’images récupérées dans les médias. Les sujets qu’ils développent généralement en séries sont liés à notre vie contemporaine et aux images qu’elle véhicule dans les journaux et sur internet : voitures qui brûlent, scènes pornographiques, peintures traitées en 3D… Parallèlement à ces séries figuratives, les artistes poursuivent une série abstraite de ce qu’ils appellent des « smears » : ils conservent et reproduisent en impression numérique leurs feuilles de nettoyage, les feuilles de papier sur lesquelles ils testent et purgent leurs aérographes. Pour leur exposition à 40mcube, Ida Tursic et Wilfried Mille font le part belle à ces représentations issues du hasard qui exploitent les résidus liés à la fabrication de leurs toiles.

Du 21/01/2011 au 19/03/2011 - 40mcube -  48, avenue Sergent Maginot - 35000 Rennes - Cyrille Guitard - contact@40mcube.org / 02 90 09 64 11 

Bibliographie : Traimond Jean-Manuel, Le guide érotique du Louvre et du musée d’Orsay, édition La Musardine, 164 pages,14,90 €... LK Magazine adore !

 

Aucun commentaire: