Laurence Denis aide les femmes à retrouver confiance en elles
Laurence (Afic-Créafibres) a été interviewée par Karine (LK Magazine)
J’ai passé un excellent moment en compagnie de Laurence que je connais maintenant depuis presque dix ans. Elle s’est dévoilée, et n’aspire qu’à une chose : créer un maximum de passerelles entre le social et le créatif. Grâce à elle, des femmes d’origines culturelles diverses reprennent confiance en elles, gagnent en autonomie, en liberté… et peuvent ainsi se projeter dans la vie.
Laurence Denis dans les locaux de Afic-Créafibre, à Coulaines… ou l’art de redonner confiance aux femmes. |
C’est en janvier 2007 que le chantier d’insertion Afic-Créafibres a été créé, avec, à sa tête Laurence Denis, styliste qui assure l’encadrement technique, et Virginie Baguelin, jusqu’à aujourd’hui (elle vient d’être remplacée), l’accompagnement socio professionnel. Il s’agit d’un chantier qui s’inscrit directement dans le développement durable puisque l’activité principale est le tri et le recyclage de vêtements donnés par chacun d’entre nous. Onze salariées en insertion sont embauchées en contrat d'avenir et en contrat d'accompagnement dans l'emploi, 24 heures par semaine, pour une période de six mois renouvelable une à deux fois en fonction du projet professionnel. « Notre chantier, grâce au travail sur le prêt-à-porter créatif, permet à ces femmes d’origines culturelles différentes de reprendre confiance en elles et de se projeter dans la vie » assure Laurence Denis.
« Couper-coller »…
Les activités du chantier concernent la collecte de vêtements et d’accessoires ; le tri par saison et niveau d’usure ; l’entretien du linge ; la découpe et la récupération de fermetures, boutons, poches, cols, élastiques ; les travaux de créativité concernant la recherche de tendances ; la réalisation de prototypes et la création de vêtements et d’accessoires issus de la transformation ; les travaux de couture sur commande pour les associations et collectivités ; l’élaboration et la présentation de deux collections par an, ou encore, l’organisation des défilés. Ces femmes sont entre les mains expertes de Laurence, la styliste et directrice de collection du chantier. Une licence de géographie en poche, elle se lance, avec ses économies, dans une formation de stylisme à Paris (Cours Hortensia) pendant deux ans. Et d’expliquer : « suite à cette formation, j’ai travaillé dans le domaine de la formation auprès des femmes, autour de l’ « image de soi », et notamment « Comment je me montre aux autres ? » ». Laurence a ensuite créé une spécificité : la communication vestimentaire, avec des outils pédagogiques (non verbaux) en direction de publics en difficultés, autour du vêtement et du geste.
« Être dans un dialogue »
Plusieurs sujets agacent Laurence, dont « le prêt à consommer », car « il est important que les vêtements aient une autre vie » et le terme relooking, qui est « très violent. Nous sommes du côté des formes, or, avant les formes, il est indispensable de travailler le fond. Nous sommes tellement prisonniers de l’image aujourd’hui… Les gens doivent se mouler dans les codes. Mais ne serait-il pas préférable d’interroger ces codes avant tout ? du type « Pourquoi je ne veux pas me mettre en robe ? Pourquoi je ne porte que du noir ?,… ». Il est nécessaire d’être dans un dialogue : « « Qui suis-je ? » ou « Qu’ai-je envie de changer en moi ? » ». Depuis près de cinq ans, la styliste s’éclate sur le chantier, car « nous travaillons en groupe. En créant les collections, nous respectons ce que les femmes veulent, tout en leur faisant comprendre le sens du vêtement et, entre autres, comment être imaginatives et inventives à partir d’un vêtement d’occasion… par exemple comment transformer une jupe en cape ou des pattes de pantalon… en manches ! Il ne faut surtout rien imposer... ». Sur ce chantier, les femmes reprennent franchement confiance en elles, « en acceptant leur corps et en le mettant en valeur ». D’ailleurs, deux d’entre elles ont été recrutées en CDI chez Céline Robert, designer textile chapeau. Pour Laurence, qui souligne que l’association est soutenue par la ville de Coulaines, « il est nécessaire d’ouvrir le chantier sur l’extérieur afin que nos collections soient présentes dans d’autres lieux »… Et comme elle a raison… La boutique propose à la vente des pièces uniques qui sortent vraiment des sentiers battus… Alors, n’hésitez pas à pousser la porte de cette association, vous y dénicherez des petites merveilles et vous y serez merveilleusement bien accueillies !
Pratique : Boutique-atelier Afic-Créafibres - 15 place de l’Europe – 72190 Coulaines – 02 43 76 68 59 / afic.creafibres@club-internet.fr. Du lundi au vendredi de 9h à 17h30 (fermé le mercredi après-midi).
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